Les joyaux de l'Aveyron
Dominant fièrement la ville, le château de Sévérac est sans doute le monument le plus emblématique du territoire. Édifié dès le Xe siècle, il fut agrandi et remanié au fil des siècles par de puissantes familles, notamment les Sévérac et les Arpajon. Construit sur un éperon calcaire, il offrait un point de vue stratégique pour surveiller les voies de communication et contrôler les échanges commerciaux entre Rouergue, Gévaudan et Languedoc.
Ses murailles imposantes, ses tours et ses vastes salles rappellent son rôle militaire autant que résidentiel. À l’époque médiévale, il abritait une vie foisonnante : salles d’apparat, cuisines, chapelle et logis seigneurial formaient un ensemble vivant, centre du pouvoir local. Malgré les destructions et les siècles passés, ses vestiges impressionnent toujours par leur ampleur et leur position dominante.
Aujourd’hui, le château se visite et propose chaque été des animations historiques qui replongent les visiteurs au temps des chevaliers et des troubadours : spectacles costumés, ateliers artisanaux, concerts et visites nocturnes redonnent vie à ses murailles. Du haut de la terrasse, la vue panoramique sur les Causses et les vallées environnantes est à couper le souffle, un véritable balcon sur l’Aveyron.
Une cité médiévale pensée pour la défense et la vie quotidienne
En flânant dans les ruelles de Sévérac, on distingue deux types de voies : la route carrossable, sinueuse et douce pour le passage des charrettes, et la carreirole, beaucoup plus directe et réservée aux piétons.
Ces dernières, pavées de calades, témoignent du soin apporté à la voirie médiévale : chaque pierre était enfoncée solidement, un revêtement que l’on retrouve encore aujourd’hui par endroits.
La cité est également célèbre pour ses maisons à tours, symboles de richesse et de statut social. Certaines sont modestes, mais d’autres, plus grandes et richement décorées, appartenaient aux familles les plus puissantes. La plupart des maisons étaient en pierre pour mieux résister au temps, mais certaines parties supérieures et les encorbellements étaient en bois ou en pisé, un mélange de terre et de pierre. Ces encorbellements permettaient de gagner de l’espace sur les rues étroites et, parfois, les fenêtres communiquaient d’une maison à l’autre, créant un véritable labyrinthe stratégique pour défendre la ville.
À Sévérac, les cloucs — petites pierres qui coiffent les cheminées — servaient à briser la neige en hiver et, selon les croyances, à éloigner les mauvais esprits. La cité possédait aussi une nappe phréatique importante, permettant à chaque maison aisée d’avoir son propre puits, tandis que la fontaine publique au centre de la ville alimentait les habitants moins fortunés. Elle servait également un lavoir, lieu de rencontres communautaires et de travaux ménagers essentiels.
Les portes et la défense de la cité
Deux portes médiévales, la porte du Latazou et la porte du Peyrou, subsistent des quatre originales. Elles étaient défendues par des ponts-levis et des herses en fer, symboles de puissance et de richesse.
Ces portes servaient également de péage pour le commerce et de confinement sanitaire : en 1720, lors de l’épisode de la peste de Marseille, elles furent fermées pour protéger les habitants, un dispositif qui sauva la ville.
La Maison de Jeanne
Parmi les ruelles étroites et les façades à encorbellement, la Maison de Jeanne attire immédiatement le regard. Datée du XIVe siècle, elle est considérée comme l’une des plus vieilles maisons du département encore debout. Avec son rez-de-chaussée en pierre et ses étages supérieurs en colombages et torchis, elle incarne à merveille l’architecture médiévale locale. Longtemps habitée et transformée au fil des siècles, elle doit son nom à l’une de ses dernières occupantes, Jeanne, figure familière du village au XXe siècle.
Une vie commerçante dynamique
La cité médiévale était également un centre économique prospère. Les rues regorgeaient d’échoppes ouvertes sur la voie publique pour exposer les marchandises. Le sestayral, marché couvert, conservait des setiers, grands bols en pierre pour mesurer les denrées comme le grain, respectant les unités locales avant l’adoption du système métrique. Sévérac était réputée pour sa production de laine, transformée par de nombreux tisserands en toile de cassis, utilisée jusqu’en Italie pour l’habillement militaire.
La maison des consuls et l’administration de la ville
Le pouvoir municipal était incarné par les consuls, élus pour un an parmi les chefs de famille. Ces représentants s’occupaient de la sécurité, de la propreté, de la fiscalité et de la justice, tout en veillant au commerce et à la défense. Leur maison commune, aujourd’hui transformée en musée, symbolise l’importance de l’auto-administration et du rôle civique dans la cité médiévale.
Patrimoine religieux et social
L’église Saint-Sauveur, fondée au XIe siècle et reconstruite au XVIIe siècle, n’était pas l’église paroissiale principale : les habitants ordinaires devaient se rendre à Saint-Chély. Elle témoigne des donations des seigneurs et de la présence des moines bénédictins, qui assuraient également l’entretien de l’hôpital de la ville, accueillant malades, pauvres et pèlerins. L’église conserve des éléments de pierre de réemploi et des motifs ouvragés rappelant le château voisin, reflétant l’histoire mouvementée et la reconstruction perpétuelle.
La ville nouvelle née du chemin de fer
À la fin du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer bouleverse le paysage sévéragais. La bifurcation de la ligne venant de Béziers vers le Nord (Neussargues) et vers l’Ouest (Rodez) entraîne l’installation d’un dépôt de locomotives, d’ateliers de réparation et d’un quartier neuf, rapidement animé par la vie des cheminots. C’est ainsi que naît Sévérac-Gare, symbole de modernité et d’essor économique. Au fil du temps, cette ville nouvelle s’est étendue jusqu’à rejoindre la cité médiévale perchée, Sévérac-le-Château, scellant l’union entre tradition et modernité.
Une cité vivante au cœur des Causses
Aujourd’hui, Sévérac-le-Château reste un lieu vivant : maisons restaurées, ruelles pavées, fontaine et lavoir, marchés et musées permettent de plonger dans l’histoire. La ville est aussi une porte d’entrée vers les Causses et Cévennes, offrant des randonnées, des circuits à vélo et une immersion dans la nature aveyronnaise. La gastronomie locale, de l’aligot aux fromages du Larzac, complète cette expérience authentique.
EB
À voir, à faire
Animations
La saison estivale se termine gentiment à Sévérac-le-Château. Mais ce n'est pas pour autant que la vie se calme !
Le marché revient tous les jeudis matin toute l’année.
Exposition “Musarderie au château”, visible jusqu'à la fin de l’année.
Les Journée européennes du patrimoine les 20 et 21 septembre.
Visite guidée du château jusqu’à la fin du mois d’août.
Visite guidée
Tous les jours, à 18h, l'office de tourisme propose une visite guidée d’une heure pour découvrir la cité médiévale.
Randonnées
Découvrir Sévérac-du-Château et ses alentours en faisant de la randonnée, de la randonnée équestre, de la cyclo-randonnée, en moto ou encore en voiture, c'est possible. Une dizaine de circuits sont balisés.
Activités
VTT, canoë, kayak, les activités sont diverses.
Office de tourisme
Office de tourisme des Causses à l’Aubrac, bureau de Sévérac-d’Aveyron (5 rue des douves), tél. 05.65.47.67.31.
Commerces / Artisanat
Artisanat
L’Art et la Matière
Dans son atelier-boutique L’Art et la Matière, la vitrailliste Marjorie Tabart invite les visiteurs à découvrir la magie du verre. Entre techniques traditionnelles et créations contemporaines, elle partage sa passion et explique les multiples façons de travailler cette matière fascinante. Installée au cœur de la cité, elle accueille le public toute l’année pour admirer ses œuvres et en apprendre davantage sur cet art raffiné.
Poterie Camomille
Inspirée par la nature et le bien-être, la céramiste Camille propose des objets utilitaires et décoratifs aux émaux faits maison. Dans son atelier chaleureux, la Poterie Camomille, elle offre aussi des cours accessibles à tous, dès 5 ans, en modelage, décoration ou tournage. Son original «céramique café» permet de venir décorer une pièce tout en savourant une boisson, transformant l’atelier en un lieu convivial où création et détente se rencontrent.
Atelier du Cuir LN
Au 7 rue des Douves, l’Atelier du Cuir LN d’Hélène Arnaud met à l’honneur un savoir-faire ancestral. Sacs à main, accessoires de mode, bijoux ou encore porte-clés y sont façonnés à la main, avec un soin particulier pour la qualité des matériaux. L’artisane propose aussi des créations sur commande et des réparations, perpétuant ainsi la tradition du cuir tout en offrant des pièces uniques et personnalisées.
Les Plantes Compagnes
Phytologue et herboriste, Julien Kern transforme plantes aromatiques et médicinales en tisanes, macérats de bourgeons, huiles essentielles ou hydrolats. Cueillies dans l’Aveyron, l’Hérault et les Alpes-Maritimes, ces plantes proviennent en grande partie de stations sauvages, complétées par des cultures locales respectueuses de la nature. Ses produits sont proposés en saison dans la boutique de la cité médiévale, et toute l’année à l’épicerie bio de la gare, offrant aux visiteurs un autre visage du patrimoine local, tourné vers le bien-être et la santé naturelle.
Restaurants
Il y en a pour tous les goûts : bistrot, brasserie, cuisine du terroir, cuisine élaborée, pizza, faites votre choix.
Commerces et services
Épicerie, boulangeries, tabac-presse, pharmacie, salon de coiffure, garages automobiles, contrôle auto, artisans tous corps de métiers, distributeur de billets, médiathèque, maison médicale, aide à domicile, camping, gîtes, chambres d’hôtes…
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