Saint-Côme-d’Olt
Monument aux Morts
Le monument aux Morts de la commune, œuvre du sculpteur marbrier Rombaux-Rolland, était inauguré le 22 juillet 1923 en présence du général de Curières de Castelnau, portant les noms des Saint-Cômois morts pour la France de 1914 jusqu’en 1922 : le dernier nom qui y fut inscrit pour la Première Guerre mondiale était, jusqu'à ce jour, celui de François Coutou, décédé des suites de ses blessures le 11 mai 1922.
Joseph Bélières est né le 9 novembre 1889 place de la Porte Neuve. Il étudie à Saint-Côme puis à Rodez et devient instituteur. Il fait son service militaire du 9 octobre 1910 au 24 septembre 1912 et est promu caporal. Il exerce ensuite son métier d'instituteur à Sousse, en Tunisie jusqu'en 1914.
Suite à la déclaration de guerre, il est rappelé le 1er août 1914 au 4e régiment de zouaves* où il est nommé sergent le 1er juin 1915. Blessé puis réformé temporairement le 31 octobre 1916 pour séquelles de trépanation, il revient à Saint-Côme où il épouse Clémence Neyrolles le 20 janvier 1919. Ils auront trois enfants puis Joseph est nommé instituteur à Mandailles où il exerce pendant plusieurs années.
Après une nouvelle trépanation, il est réformé définitivement le 18 avril 1924 et il décède le 1er août 1927 des suites de ses blessures de guerre à son domicile. Il n'a pas été inscrit sur le monument aux Morts à ce moment-là et cela d’autant plus que la stèle ne prévoyait aucun emplacement supplémentaire : il a donc fallu à Laurent Paudrat, tailleur de pierre, beaucoup de dextérité pour inscrire le nom de Joseph Bélières au bas du monument.
Pour qu'un soldat figure sur un monument aux Morts, il doit être reconnu comme étant “Mort pour la France”, une mention qui peut être attribuée même si le décès survient plusieurs années après la fin de la guerre, dès lors que la mort est liée à des blessures ou maladies contractées pendant la guerre. Mais l'inscription ne se fait pas automatiquement, et dans le cas des soldats morts des suites de leurs blessures plusieurs années après le conflit, comme ce fut le cas pour Joseph Bélières, les familles n'ont pas toujours eut la possibilité, ou le temps, d'en faire la demande. La veuve de Joseph Bélières, Clémence Neyrolles, avec trois enfants à élever, était vraisemblablement dans ce cas.
C’est à la demande de la famille que l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre a attribué le 14 janvier 2025 à Joseph Bélières la mention “Mort pour la France”. Il rejoint ainsi son frère Albert — lui aussi du 4e régiment de marche des zouaves, tué à l'ennemi en 1914 —, sur le monument aux Morts de Saint-Côme.
Ce rajout témoigne à la fois de l’amour et du respect des siens, ainsi qu’à l'importance du devoir de mémoire pour la commune.
Près de 5.000 “Morts pour la France” entre 1920 et 1973
Sur les 1.417.166 soldats morts lors du premier conflit mondial, 1.196.913 le sont “pour la France” de 1914 à 1918 (dont 272.525 pour la seule année 1914, en seulement 5 mois de guerre, sachant qu'on en compte 310.110 pour l'ensemble de l'année 1915).
Ce sont plusieurs dizaines de milliers de soldats qui décèderont dans les 50 années suivantes, dont 33.294 pour la seule année 1919. Entre 1920 et 1973, environ 5.000 soldats revenus chez eux meurent donc encore “pour la France”. En 1927, année de la mort de Joseph Bélières, 119 anciens combattants ont été reconnus “Morts pour la France”.
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