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Mobilisation. Les apiculteurs s’attaquent aux insecticides

Aveyron. Vendredi 29 mars, une trentaine d’apiculteurs aveyronnais — rassemblés sous les drapeaux de la Confédération Paysanne — se sont réunis devant les locaux du Groupement de Défense Sanitaire de l’Aveyron (GDS) et de sa filiale Farago.

Mobilisation. Les apiculteurs s’attaquent aux insecticides
Les apiculteurs se sont rassemblés devant 
les locaux du GDS et de sa filiale à Rodez.

Mobilisation

«Nous avons laissé nos colonies en très bonne santé, avant de les découvrir mortes en décembre». Deux ruchers entièrement décimés pour l’un, près de 40% de pertes pour un autre, les apiculteurs constatent les dégâts, amers.

Les abeilles, victimes collatérales ?

L’automne dernier, la fièvre catarrhale ovine (FCO), faisait son retour dans les élevages ovins et bovins aveyronnais. Pour enrayer cette épidémie causée par des moucherons, certains agriculteurs auraient eu recours à des insecticides, nocifs pour les butineuses.

«Ce ne sont pas les agriculteurs que nous pointons du doigt, eux aussi sont victimes de ce système. Nous avons une grosse anomalie : un seul et même organisme peut être prescripteur et vendeur» dénonce une apicultrice du Nord-Aveyron. L’organisme visé : le Groupement de Défense Sanitaire de l’Aveyron (GDS) et sa filiale Farago, spécialisée dans la vente de produits et de services dans le domaine agricole, dont des insecticides.

«Vous vous trompez de cible»

Farago ne s’attendait pas à un tel spectacle pour sa journée porte ouverte ce 29 mars. Une trentaine d’apiculteurs, en combinaison, se sont rassemblés devant les locaux tentant d’entrer dans le magasin. Les forces de l’ordre arrivées, les responsables du GDS et de Farago ont échangé avec les manifestants : «Vous vous trompez de cible».

Face aux reproches qui leur sont faits, le groupement de défense sanitaire se défend : «Nous n’avons pas encouragé les agriculteurs à utiliser ces produits.» Pour appuyer leur dire : un article passé dans la Volonté Paysanne. La désinsectisation y est présentée comme un «outil complémentaire mais ponctuel» qui doit être pratiqué de «façon modérée et raisonnée».

Des mises en garde bien loin d’être suffisantes pour les apiculteurs. «Ils ont joué sur la peur des éleveurs» soutient Yannick Hardiviller, apiculteur et éleveur ovin. Il explique : «Pour les brebis, la FCO entraîne une mortalité de 1 à 2%, contre 40% chez les abeilles. La différence est énorme, les conséquences pour les apiculteurs sont très lourdes, et pourtant la communication qu’ils ont faite n’était pas à la hauteur.»

«Nous allons droit dans le mur»

Réchauffement climatique, pesticides, insecticides… Les apiculteurs ne cachent pas leurs inquiétudes croissantes. «On ne s’en sort plus.» Même pour celles et ceux dont les colonies n’ont pas été touchées, l’inquiétude est palpable. Une jeune apicultrice confie : «Des apiculteurs avec 20-30 ans de métier et qui savent gérer leurs cheptels ont eu 50% de pertes. C’est très inquiétant. Qu’en est-il de la faune sauvage ? Nous allons droit dans le mur.»

À lire aussi : Apiculture. Piéger les reines pour lutter contre le frelon asiatique

La direction du GDS et le syndicat se sont accordés pour organiser une future rencontre.

A.C

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