Cépages modestes
«Les rencontres auraient pu quitter Saint-Côme», rappelle Jean-Marc Auméras, “caladoc” pour les intimes des Rencontres, car chaque membre de l’association se choisit pour pseudo le nom d’un cépage, si possible méconnu. Régional de l’étape, l’ancien caviste espalionnais et vice-président des Rencontres a fait partie de l’aventure depuis les débuts, aux côtés de Philippe Meyer (“noah”).
Ensemble, ils ont également œuvré pour la Renaissance du Vieux-Palais : mais le ralentissement des activités de l’association, qui s’est consacrée durant 30 ans à la promotion de la musique en Nord-Aveyron, donne moins d'occasions au journaliste de venir dans la région.
Néanmoins, l’accueil sans faille réservé aux Rencontres, la présidence de Jean Rosen, “petit verdot”, directeur émérite au CNRS et co-fondateur de l'association, ainsi que la présence de Jean-Marc Auméras au conseil d'administration, permettent à Saint-Côme de rester le lieu de prédilection de cette réunion annuelle, qui a trouvé un second souffle.
«Une année exceptionnelle»
Pour Jean-Marc Auméras, ce fut une «année exceptionnelle, d'un super niveau» : il retient particulièrement «la table ronde hors du commun sur les greffes, avec Marc Birebent», même si l'intégralité des interventions du week-end méritent toutes une mention particulière, comme celle de Michel Laurens, vigneron dans le Vallon de Marcillac, et Olivier Yobrégat, de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), sur le Conservatoire de Marcillac.
La relance des anciens cépages du vignoble de Cahors présentée par Claude et Lydia Bourguignon, «des gens qui mettent la main dans la terre», était également d'un «niveau exeptionnel», tout comme l'intervention d'ouverture de Marc-André Sélosse, chercheur du Museum d'Histoire naturelle de Paris.
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Hong Kong-St-Côme pour les Chiliens
Comme lors de chaque édition, des vignerons et des vins étrangers sont mis à l'honneur des Rencontres : cette année, les Chiliens Diego Urra, Noëlle et François Massoc, ces deux derniers en provenance directe d'un salon du vin à Hong Kong («Tu te rends compte, ils ont fait Hong Kong Saint-Côme !»), ont présenté leurs vins, dont certains élaborés à partir d'un cépage originaire des Canaries mais devenu local depuis plusieurs siècles, le “pais”, ou encore des cinsault et carignan travaillés à la main et au cheval.
En marge des tables rondes et autres présentations et dégustations, l'assemblée générale de l'association s'est tenue le samedi 4 novembre : Jean Rosen reste président, assisté de Jean-Marc Auméras déjà cité, de Marc-André Sélosse, et de Laurent et Pascale Moreau, qui amènent un peu de renouveau au sein du bureau. En terme de nouveauté, les séances du week-end on été filmées et feront l'objet d'un montage.
Quant aux repas cette année, une partie était assurée localement par Jean-Raymond Lacan, et l'autre par Hervé Bessière, chef du Best Western de Laguiole dirigé par Céline Besse.
Après le Chili, St-Côme à l'honneur
C'est Bernard Scheuer, maire de Saint-Côme, qui a accueilli les participants, au nombre d'une centaine, dont quelques-uns venus en voisins, rappelant qu'il était «très heureux d'avoir ces rencontres à Saint-Côme».
Saint-Côme était également à l'honneur, puisque le village a été découvert par les participants, ou redécouvert pour certains : au fil des années, les journées passées à la salle des fêtes, la météo automnale et la nuit qui tombe tôt n'ont pas souvent laissé le loisir aux membres de l'association de découvrir Saint-Côme, à l'exception des bars ou restaurants locaux, dont le bar de la Fontaine, où a lieu la soirée d'accueil du vendredi.
Cette année, une visite du village a donc été organisée avec l'assocation de Sauvegarde de Saint-Côme, à laquelle ont participé une vingtaine de personnes, dont les Chiliens. La météo n'a pas permis de présenter le Sport Quilles, mais ce n'est que partie remise.
Le cépage Saint-Côme, qui tient peut-être bien son nom du passé viticole de la commune, a été évoqué, et même goûté le dimanche en fin de journée, avec la découverte des vins aveyronnais. Un vin blanc qui porte le nom de ce cépage, également appelé “rousselou”, ayant été proposé à la dégustation par Michel Laurens, de Clairvaux.
XP
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