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Aveyron. Collèges publics : forte mobilisation contre les suppressions de classes [article + video]

Aveyron. Manifestation. C'est dans une ambiance potache en apparence, mais derrière laquelle perçait une réelle inquiétude, que plus de 150 parents et enseignants se sont rassemblés à Rodez mercredi 15 février. Une mobilisation importante et rapide en réaction aux dotations en baisses prévues pour la rentrée de septembre dans les collèges aveyronnais. La défense de l'enseignement technologique, que l'État veut supprimer en 6e, était également à l'ordre du jour.

Aveyron. Collèges publics : forte mobilisation contre les suppressions de classes [article + video]
(Archive Bulletin d’Espalion)

Aveyron

La DGH (Dotation Globale Horaire), attribuée aux collèges aveyronnais pour l'année 2023-2024, fait grincer des dents : plusieurs établissements y perdraient des heures et verraient leur nombre de classes réduit. C'est le cas à Espalion au Collège Denayrouze, qui perdrait une ou deux classes, mais également dans de nombreux autres collèges du département. Syndicats d'enseignants et parents d'élèves ont manifesté leur mécontentement à Rodez mercredi 15 février, devant la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) de l'Aveyron, une colère à laquelle s'ajoute l'incompréhension suite à l'annonce gouvernementale de la suppression de l'enseignement technologique en classe de 6e.

Selon Sylvain Lagarde, du SNES-FSU, Syndicat national des enseignements de second degré, sur l'ensemble des collèges aveyronnais, la perte annoncée serait de 11 postes, pour un déficit envisagé de seulement 40 élèves. Les syndicats dénoncent une vision comptable de l'administration, et le fait que "l'Aveyron aujourd'hui serve de variable d'ajustement au profit de départements comme la Haute-Garonne""Nous voulons plus de moyens et plus de postes, même si on en est réduit à dire “moins de suppressions de postes”", déplorent les représentants des enseignants.

Au collège Denayrouze d'Espalion, c'est une cinquantaine d'heures qui seraient supprimées, soit l'équivalent de deux classes. Une perspectiveque les enseignants et parents du collège espalionnais n'acceptent pas : «Aujourd'hui, nous avons 4 classes de 6e pour 95 élèves. À ce jour, à la rentrée 2023, le rectorat nous a attribué 3 classes de 5e. D'après les calculs, les effectifs en 5e sont estimés à 31 voire 32 élèves par classe. Les parents ont inscrits leurs enfants en 6e sur la base de quatre classes (...) ils se trouvent maintenant devant le fait accompli». Ils pointent du doigt «des effectifs humainement intenables» et «l'incapacité d'accueillir des élèves en cours d'année, comme c'est souvent le cas», déplorant la réduction «des prévisions de rentrée à des chiffres, à des ratios, à des probabilités» souvent hors sol, et rappelant la concurrence de l'enseignement privé.

Autre source d'exaspération, l'annonce faite unilatéralement, et sans même "que les inspections académiques soient au courant" de la suppression de l'enseignement technologique en 6e, une suppression "illégale car aucun texte n'a été ratifié". Pour les enseignants de technologie comme Marinho Ferreira, des collèges d'Espalion et de Saint-Geniez, "c'est un appauvrissement pour les enfants, car c'est une discipline indispensable en 2023, surtout avec les problèmes d'emploi et d'orientation, c'est incompréhensible". Pour les enseignants et parents du Collège Denayrouze, qui ont signé une motion commune, «cette annonce est lourde de conséquence pour notre établissement car nous avons la chance d'avoir des enseignants qui ont porté des projets innovants (fauteuil connecté, exosquelette...)».

Alors que la prof de musique de ce même collège Denayrouze, épaulée par sa collègue d'anglais aux paroles, entraînait les autres enseignants dans un chant parodique sur l'air des sardines ("Ah qu'est-ce qu'on est serrés au fond de cette classe, chantent les élèves, chantent les élèves"), une délégation d'enseignants de chaque syndicat et des parents d'élèves, dont une maman d'Espalion, a été reçue par la directrice académique des services de l'Education nationale (inspectrice d'académie), Claudine Lajus, durant une heure et demie. Ils lui ont fait part de leurs inquiétudes, que la Dasen dit avoir entendues, même si ce n'est pas son niveau que les décisions se prennent, tout en affirmant qu'aucune classe ne comporterait 32 élèves. Même si la dotation horaire doit être revue en fonction de l'effectif de rentrée, l'inquiétude est de mise. Pour la représentante des parents, dans les collèges, en quelques années, on est passé de "ce qui pouvait être considéré comme du luxe à une situation à la limite de la précarité".

Les parents et enseignants ont d'ores et déjà annoncé que d'autres actions auraient lieu.

XP

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