Trois camions ont été nécessaires pour charger le coffrage une fois démonté. La volute d'aspiration qu'il permettra de couler est complémentaire de l'ouïe dont le coffrage est parti en octobre vers Hinkley Point. L'ensemble constitue une pompe à eau de mer qui alimente le circuit de refroidissement d'un turbo-alternateur de la centrale. Deux ouïes ont déjà été livrées en 2021, et une deuxième volute en cours d'achèvement partira fin mai, le tout constituant le coffrage pour réaliser deux pompes. Deux autres doivent encore être fabriquées courant 2022, sous réserve de trouver la matière première.
Chacune de ces volutes nécessite environ trois mois de travail pour trois salariés de CMF, qui en compte 18. Une fois acheminé et remonté sur place, le coffrage, d'une hauteur de presque trois mètres pour une dizaine de mètres de diamètre, recevra plusieurs centaines de mètres cubes de béton qui constitueront la pièce finale.
La crise ukrainienne s'invite à Cassuéjouls
Depuis plusieurs mois, des matières premières comme le bois ou l'aluminium se font rares sur le marché mondial. Avec la crise ukrainienne, la situation n'a fait qu'empirer et CMF se trouve dans l'obligation de partir à la pêche aux fournisseurs, comme l'explique Benoît Sabrié-Fabre : «40% de nos contreplaqués viennent de Russie et d'Ukraine, qui font partie des plus gros producteurs mondiaux, et l'approvisionnement est bien entendu interrompu, et le fournisseur français installé près de Bordeaux qui nous en fourni 60%, fabriqués à partir de pins des Landes, a décidé d'arrêter la production à cause de la hausse du prix du gaz, qui leur sert au séchage».
À lire : Ukraine : pénurie de médicaments, comment aider ?
Une pénurie de matériaux qui va obliger le chef d'entreprise à chercher des solutions ailleurs, peut-être en Amérique du Sud, au Brésil ou au Chili, et en Chine, avec pour conséquences une possible perte de qualité, l'augmentation du bilan carbone et un coût forcément plus élevé du fait de la distance et de la faiblesse de l'offre. Mais Benoît Sabrié-Fabre, qui a stocké autant qu'il le pouvait, ne compte pas baisser les bras, tout en espérant que la situation va se normaliser dans les semaines qui viennent.
À découvrir : Carolyn Leitao, une artiste des ongles
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.