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Mélomanie 2/3. Du CD au vinyle, retour vers le futur !
(et le vinyle est toujours vivant !)

Les chroniques.

Mélomanie 2/3. Il a révolutionné le monde de la musique et semblait indestructible, mais le disque compact (le Compact Disc) a peut-être vécu. Inventé par Philips et Sony à la fin des années 70, le CD avait pourtant rapidement supplanté la bonne vieille galette vinyle, qui dominait le marché de la musique depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis le début des années 2000, parallèlement à l'innovation technologique, les modes de stockage et d'écoute de musique n'ont cessé d'évoluer, jusqu'à la dématérialisation que représente le "streaming".

Mélomanie 2/3. Du CD au vinyle, retour vers le futur !<br />(et le vinyle est toujours vivant !)

Alors que le disque vinyle est né au milieu des années 40, avec le format 33 tours pour vedette, la cassette audio, mise au point en 1963, connaît une forte progression grâce au marché des autoradio d'une part, et à l'invention du célèbre "walkman" par Sony en 1979 (le terme est rapidement devenu générique pour désigner un baladeur, comme "frigidaire" pour un frigo, ou "mobylette" pour un cyclomoteur). L'autre atout de la K7, outre son format compact, c'est son aspect enregistrable : il permet de copier les disques pour les emmener partout. C'est l'axe de progression majeur qui verra l'avènement du disque compact, dans les années 80, puis, après divers tâtonnements, l'apparition des lecteurs numériques de type baladeur mp3.

Des débuts fulgurants

Les premiers albums édités au format Compact Disc sont des enregistrements de musique classique, faisant d'abord passer le CD pour un support réservé aux "mélomanes" (un qualificatif désignant souvent les seuls amateurs de classique...), mais très rapidement, l'enregistrement d'albums de musique "populaire" lui ont donné toute sa dimension. En 1982, le premier CD de musique "pop" à paraître fut 52nd Street, de Billy Joel, qui  comportait le fameux titre "Harmony" : il était alors vendu avec la première platine laser de la marque Sony.

La même année, c'est The Visitors, d'ABBA, qui est à son tour publié en disque compact. Ces deux albums avaient initialement été enregistrés et publiés, en 1978 pour Billy Joel et en 1981 pour ABBA, sous forme de 33 tours et K7.

Le premier album entièrement numérique est mis sur le marché en 1985 et se vend à plus d'un million d'exemplaires, faisant apparaître le CD comme le support de l'avenir : c'était Brothers in Arms, de Dire Straits.

L'âge d'or du CD, la fin du vinyle

À partir de 1986, la vente de platines laser dépasse celle des platines vinyle, et, en 1988, ce sont les CD qui passent devant le 33 tours, déjà supplanté en 1983 par les ventes de cassettes audio. La démocratisation du Compact Disc, dont le prix de vente est plus élevé que celui du vinyle ou des cassettes (entre 120 et 140 francs en 1985), passe par des collections jazz ou classiques à petit prix, mais également par l'évolution des lecteurs, de plus en plus compacts. Le vinyle disparaît des bacs en 1991, laissant la place au CD, devenu le format standard de l'industrie musicale.

Mais la "galette", nous le verrons plus loin, était toujours vivante.

Vers le lecteur MP3

Dès le milieu des années 80, alors que le CD connaissait sa plus forte progression, ses inventeurs, Sony et Philips, cherchent, mais séparement à présent, d'autres supports numériques, si possible réenregistrables : cassettes à bande numériques (DAT chez Sony ou DCC chez Philips) ou le MiniDisc, de Sony. À la fin des années 90 apparaissent les premiers baladeurs mp3. Ces derniers d'abord limités en mémoire, puis équipés d'un disque dur et popularisés par le premier iPod d'Apple, en 2001.

La révolution est plus importante encore que l'arrivée du CD vingt ans auparavant, car elle est liée à l'évolution des ordinateurs, de la téléphonie mobile et bien entendu d'internet.

Le rêve de tout mélomane semblait se réaliser, avec la possiblité d’écouter de la musique en totale liberté, sans limite de format : il suffit de posséder un ordinateur, d’y transférer le contenu de nos CD, puis par la suite la musique achetée directement sur internet, de composer des listes de lecture, puis de les copier sur le lecteur mp3. Plus de face à tourner, plus de disque à changer sur la platine. On peut dire que si le CD avait changé notre façon d’écouter de la musique, le format mp3, associé au lecteur, et surtout à l’iPod, a littéralement bouleversé nos oreilles et nos habitudes, nous préparant doucement à la prochaine étape : la musique en streaming, c’est à dire directement sur internet, via un ordinateur, un téléphone ou une tablette tactile.

Mais ça c’est une autre histoire.

Quelques liens www.backtovinyls.fr : site d’achat de nouveautés et rééditions de disques vinyle (vinyles neufs de 20 à 30 euros en moyenne). www.discogs.com : site “encyclopédique” participatif sur la musique, recensant quasiment toutes les éditions (vinyle, K7, CD, mp3) de presque tous les albums et singles ayant été publiés.

À lire également : Du CD au streaming en passant par le mp3 (collectionne-t-on encore la musique) ?

ENCADRÉ

Et le vinyle est toujours vivant

Le disque vinyle disparaît des rayons en 1991, et on ne le trouve plus que de façon marginale dans les milieux des DJ et du son et chez de rares disquaires spécialisés. Quant au marché de l'occasion, des collectionneurs, il est en baisse au tournant de l'an 2000.

On peut considérer que ce sont les DJ qui, ayant continué à être demandeurs de support vinyle, ont maintenu la production de disques, mais également de platines.

Au milieu des années 2000, que ce soit par réel goût ou par effet de mode, le vinyle connaît un renouveau, avec des rééditions, mais également de nouveaux albums de jeunes groupes en vogue, comme Les Libertine ou Franz Ferdinand.

UN MARCHÉ EN HAUSSE, MAIS SOMME TOUTE ANECDOTIQUE

Aujourd'hui, le marché est toujours en hausse, avec 3,5 millions de disques vendus aux États-Unis. En France, les ventes sont passées de 115.000 vinyles en 2007 à 329.000 en 2012, ce qui représente moins de 1% du marché. Des artistes tels My Bloody Valentine, Beyoncé ou Madonna et bien d’autres encore éditent des versions vinyles de leurs albums, souvent assortis d'un CD et, bien entendu, d’un livret, ou de photos collector.

Mais face aux 40 millions de CD et 41 millions de fichiers mp3 vendus en 2012, on comprend bien que si le vinyle n'est pas mort, il n'est pas en phase de reconquête non plus. D'ailleurs, son prix n'a rien d'alléchant : le dernier Daft Punk coûte 9,99 euros sur iTunes (achat de fichiers mp3), 15,99 euros en CD et 24,99 en vinyle !

LE VINYLE, UNE ARNAQUE ?

D'autant que des doutes sur les sources utilisées pour presser les disques remettent en question la supériorité sonore "technique" supposée du disque vinyle : s'il est gravé à partir d'une source numérique, il reproduit les mêmes défauts que ceux reprochés au CD, qui est lui même un support numérique.

Certains critiques ou amateurs éclairés dénoncent une imposture des grosses compagnies (les "majors"), qui, sous prétexte de vendre un produit de qualité supérieure au CD, ne feraient que vendre la même chose mais gravée sur un vinyle...

Mais après tout, chacun son oreille et chacun son plaisir : peut-être le fait d’écouter des 33 tours est-il lié autant à des considérations musicales qu’à une certaine nostalgie, une attitude ou un réel attachement au format ?

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