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Du virtuel au réel avec le maillon fort des Squatteurs du blues…. La part d’humanité de Cisco l’Espalionnais

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Du virtuel au réel avec le maillon fort des Squatteurs du blues…. La part d’humanité de Cisco l’Espalionnais
Francis Estèves devant le kiosque à musique d’un jardin public, avec tout autour des fleurs, comme pour embellir nos vies. Un symbole ! Photo Daniel Escoulen

C’est encore l’histoire d’un soignant ! Le médiateur culturel thérapeutique Francis Estèves (Cisco) – qui intervient régulièrement en Ehpad –, est originaire d’Espalion. Comme les bougnats de l’Aubrac, cet enfant de l’immigration familiale a fait ses armes dans la confrontation sociale. Au coin de la rue d’abord, puis, au fil de ses créations, en d’autres coins du monde, du Texas à Tanger et de Mo scou à Montréal, en passant par le désert des Mojaves. Avec fièvre, il a pris le pouls des villes en en captant l’environnement sonore à l’aide d’un zoom et d’un sampleur.
Le monde de Cisco puise au plus profond de son vécu. L’immigration, la rencontre de l’autre, l’altérité, tout cela ne pouvait que l’inciter à mettre en lumière son goût pour une identité artistique multiple. Mais quelle est-elle, l’identité de ce créateur du Nord-Aveyron ? Tel un chanteur de slam, Cisco scande ainsi sa réponse :  "Je suis artiste, administrateur, chargé de production, d’actions et de médiation culturelles et thérapeutiques, et je suis éducateur. Je suis réalisateur et je suis formateur, j’anime des ateliers, je conçois des projets avec des équipes et des personnes passionnées de tous horizons".

Soignants/soignés : le même élan

Voilà pourquoi, entre un médecin psychiatre à la guitare électrique, un infirmier à la basse, une musicothérapeute férue de chansons américaines et un groupe de patients en quête de reconnaissance, Cisco est bien le maillon fort des  Squatteurs du blues  (1).
Ces amis musiciens ne pensent plus aujourd’hui qu’au concert qu’ils donneront avec lui, ce samedi 18 septembre, à 18h30, pour mettre un point final riche de sens à la journée de célébration des 90 ans du centre hospitalier Sainte-Marie.
On ne s’étonnera donc pas que les soignants et les soignés qui forment le groupe  Les Squatteurs du blues, né d’une expérience pluridisciplinaire inédite au sein du Centre de rééducation psychosociale de l’Aveyron (CRPS), apprécient la force de son investissement, augmentée par une pratique assidue de l’instrument numérique autour des musiques assistées par ordinateur (MAO).

"Ce que j’aime"

Au demeurant, cet artiste souligne volontiers, peut-être par crainte de ne rien oublier :  "Ce que j’aime, c’est l’occupation artistique, dans les quartiers, dans la rue, au cœur des espaces publics, dans les infrastructures culturelles, sociales, de santé publique, les regards singuliers, poétiques, décalés, et donc l’engagement".
Il compose à partir de la vie  in situ, de ce qui est là, tangible, de la matière première qui n’attend qu’à être saisie. Il fait s’entrecroiser les mondes, les publics avec des projets de médiations culturelles à forte visée thérapeutique où, par la déconstruction des frontières (réelle ou symbolique) et le franchissement des limites, il touche du doigt une culture qui tend à l’universel.
Avec l’association ProDiGes (Production, Diffusion et Gestion de projets de médiations culturelles) dont il est l’initiateur avec l’Espalionnais Cédric Sauvestre, il intervient dans le champ de la santé psychosociale, qui recouvre pour beaucoup une mission de lutte contre les différentes formes d’exclusion. Aussi œuvre-t-il en lien avec différentes structures, sociale, médicosociale, médicale, pénitentiaire. N’est-il pas aussi formateur en médiation thérapeutique à Montpellier, avec une spécialité sur les nouveaux outils numériques inhérents à la musique ?

"Ce que je crois"

Cisco conjugue sa singularité avec l’intime des publics fragilisés. En 2000, sa signature avec la maison de disques Virgin Records l’a aidé à devenir un voyageur infatigable, un développeur de projets sociaux, soucieux de faire se rencontrer les identités des public "empêchés". C’est dire si, à l’opposé du repli sur soi, il brandit des notions clés comme le "vivre-ensemble" et "les droits culturels".
Il livre ses convictions en ces termes :  "Je crois que la musique ne peut exister que dans la solidarité. Faire de la musique, c’est se rapprocher des autres, pour trouver ensemble une façon de monter un projet. Il s’agit de mettre en place une ambiance dans laquelle tout le monde se sent responsable et actif. La musique nous demande quel est notre rôle dans la vie. Je crois qu’à chaque fois qu’on joue, on transmet de la joie, on apporte quelque chose de vital. Nous avons tous besoin de légèreté, de beauté, d’émotions, sinon la vie serait insupportable ! On voit bien aujourd’hui que plus nos vies sont difficiles, plus nous éprouvons ce type de besoin…".
Le lecteur se reportera au Bulletin d’Espalion des jeudis 26 août et 9 septembre 2021.

 

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