La même année, le 23 juin 1875, une crue de la Garonne faisait 208 victimes à Toulouse. On en retient le mot du président de la République, Patrice de Mac Mahon, en visite le 26 juin, «Que d'eau, que d'eau !», auquel le préfet a répondu, tout aussi maladroitement : «Et encore, Monsieur le Président, vous n’en voyez que le dessus… !»...
3 morts au XVII siècle
Si l’on ne connaît pas les hauteurs atteintes par les crues antérieures à 1705, les archives paroissiales, dont le Bulletin s’est fait l’écho, nous renseignent sur des drames passés. Ainsi, «Le 8 février 1618 mourut Pierre Guiral et deux de ses filles qui furent submergés à cause d’une grande inondation d’eau qui advint et emporta une partie du devant de sa maison» (extrait d’un registre de la paroisse de Perse).
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Quelques extraits de l'article du 18 septembre 1875
«Pour donner une idée plus complète de cette inondation dont nos annales ne peuvent nous fournir de plus effrayant exemple, qu'il nous suffise de donner quelques chiffres. La crue du 13 septembre 1875 s'est élevée, sur plusieurs points, à 7 mètres au dessus de l'étiage. Elle a dépassé de 37 centimètres celle de 1705, de 75 centimètres celle de 1766, dont le niveau est marqué contre le mur de l'ancienne auberge Spinandy, à la Grave, et de 92 centimètres celle du 25 septembre 1866, la plus forte du siècle. Les traces qu'elle a laissé sur les murs, dans les différents quartiers, marquent, au-dessus du sol, 2 mètres 20 à la Barrière, 3 mètres 10 dans la rue du Collège, 4 mètres 15 rue de la Grave, 5 mètres 25 rue de l'Hospice et au Moulin ; 1 mètre 50 aux Quatre Chemins ; 1 mètre 10 devant la maison Mirabel. Puis, au Foiral, 6 mètres 30 au petit pont du ruisseau de Merderic. Un mètre de plus, et l’eau, franchissant la place de la Halle, descendait en ville par la rue du Vieux-Palais.»
«La Compagnie des sapeurs-pompiers, commandés par M. le lieutenant Salettes, et la gendarmerie ont déployé un zèle remarquable. Toute la nuit ils ont veillé au maintien de l'ordre et de la sûreté publiques et n'ont abandonné leur poste que lorsque tout danger a eu disparu. De nombreux actes de sauvetage ont é'é accomplis par des citoyens courageux et dévoués.
Dans la matinée, une barque, sous la direction de le M. le lieutenant de gendarmerie, et conduite par les nommés Marion et Grenié (Emile), s'est dirigée dans les rues du Foiral et a opéré le transbordement d'une cinquantaine d'habitants cernés par les eaux. Dans la soirée, Ia même barque était montée par M. le commissaire de police et les sapeurs Marion et Galbialy. Trente-cinq personnes ont été amenées.
Les sauvetages étaient plus périlleux au Faubourg. Un vieillard, fabricant de chaises dans la maison Dijols, était enfermé dans son magasin. Il poussait des cris désespérés entendus seulement de Mme Vidal, locataire à l'étage supérieur, qui appelait elle-même au secours. Trois jeunes gens, les frères Grenié et François Sahuguet, se lancent dans une barque malgré le courant. Ils arrivent, et le lieutenant Salettes, accompagné de plusieurs de ses hommes, vient terminer le sauvetage, après avoir traversé en perçant les murs une dizaine de maisons, et sauvé la famille Férat, qui s'était réfugiée dans Ies combles de la maison Saltel. Autre sauvetage au moulin, dans les mêmes conditions, où le fermier et sa famille sont bloqués.»
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