«La maladie bovine est à nos portes»
Mercredi 22 octobre, une centaine de membres de la Coordination rurale de l’Aveyron (CR12) ont manifesté pendant une bonne partie de la journée dans le chef-lieu. En cause : les mesures mises en œuvre par l’État pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie virale qui frappe les bovins et menace l’élevage aveyronnais.
Une délégation de la CR12 a été reçue dans l’après-midi par la préfète, Claire Chauffour-Rouillard, tandis que de nombreux tracteurs venus de Laissac, du Ségala, du Villefranchois et même de la CR du Tarn, ont fait un tour de ville remarqué, à grand renfort de banderoles explicites et de klaxons tonitruants.
«Il y a urgence»
Après les agriculteurs de la FDSEA et des JA, le lundi précédent, devant la préfecture (où plusieurs tonnes de pneus ont été abandonnés), la Coordination rurale a en effet décidé d’un rassemblement avec tracteurs, mercredi 22 octobre en matinée, sur le rond-point Saint-Félix à Rodez. Plusieurs bennes de paille et de fumier ont été déversées devant la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), «bras armé» de l’État, selon les agriculteurs, dans la gestion de cette épizootie. Avant de reprendre leur route par le viaduc de Bourran et l’avenue Victor-Hugo, et d’être accueillis en préfecture pour un rendez-vous planifié avec l’institution.
Au sortir de l’entretien avec Claire Chauffour-Rouillard, Eloi Nespoulous, président de la Coordination rurale de l’Aveyron, a tenu à souligner, au nom des représentants de la CR12 accueillis, que «la préfète, très à l’écoute, a été touchée par nos revendications. C’est une personne sensible qui a compris les enjeux de notre territoire d’élevage. Elle nous a dit avec insistance qu’elle ferait remonter l’information au ministère concerné, après que nous lui avons rapporté des informations concrètes qu’elle ignorait. Depuis le début, la CR12 a raison : nous disons non à l’abattage total et nous réclamons la vaccination gratuite pour tous les troupeaux. Nous ne voulons pas de la fermeture des frontières à l’exportation. Il y a urgence car la maladie est à nos portes. Si les mesures ne changent pas, nous ne nous laisserons pas faire !»
Dans l’après-midi, les députés Stéphane Mazars (première circonscription) et Laurent Alexandre (deuxième circonscription) ont tour à tour pris la parole à l’Assemblée nationale pour évoquer les conséquences des décisions prises face à cette maladie (non transmissible à l’homme).
Après avoir interpellé la ministre de l’Agriculture, Stéphane Mazars a dit regretter «que celle-ci n’ait pas répondu directement à mes questions, notamment sur les indemnisations, la politique vaccinale et les importations. Je resterai extrêmement vigilant pour que la rigueur sanitaire ne se transforme pas en catastrophe économique et humaine pour nos éleveurs et pour nos campagnes.»
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