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Le “gros mot” de Jean-Paul Pelras. Ceinture !

Actualité. Le “gros mot” de Jean-Paul Pelras.

Le “gros mot” de Jean-Paul Pelras. Ceinture !

«Votre formule laisse entendre que les gouvernements dépensent l'argent. Ce n'est pas vrai. Ce sont les Français». Nous devons cette phrase au maire de Pau, accessoirement Premier ministre qui répondait, ce week-end, aux journalistes des chaînes info. Quand, après avoir imputé la responsabilité de la situation actuelle aux retraités, il a, tant qu’à faire, élargi les circonvolutions de sa cible au reste de la population.

Pour rappel, le traitement brut mensuel du Premier ministre est fixé à 12.457 euros, auxquels il convient de rajouter une indemnité de résidence de 373 euros et une indemnité de fonction de 3.207 euros. Ce qui nous donne (ou plutôt ce qui nous prend…) 16.038 euros bruts par mois. Précisons que, une fois passés à autre chose, les anciens locataires de Matignon peuvent bénéficier d’une voiture de fonction avec chauffeur, frais de carburant et péages inclus, d’un secrétaire personnel ainsi que d’une protection policière. Pendant leur mandat, ils disposent d’un logement de fonction, d’une résidence secondaire, le château de Souzy-la-Briche dans l’Essonne et d’une prise en charge des frais de représentation dans une limite annuelle de 150.000 euros. Précisons encore qu’ils perçoivent 14.910 euros versés pendant 3 mois consécutivement à leur départ, soit presque 45.000 euros acquittés par le contribuable pour indemniser le traumatisme subit consécutivement au remerciement, à la dissolution, à l’éviction, au remplacement… Précisons également qu’avant de devenir Premier ministre, depuis 1982 soit depuis 43 ans, François Bayrou a été conseiller général, député français, président de conseil général, ministre de l’Education nationale, député européen, maire de Pau, président de communauté d’agglo, ministre de la Justice, haut-commissaire au Plan. Ce qui doit représenter quelques copieuses indemnités pouvant être majorées en fonction des “faits” qui seront retenus dans l’affaire dite des “assistants parlementaires du Modem” renvoyée en appel par le parquet de Paris…

Mais il serait injuste d’attribuer au Premier ministre la seule responsabilité des dépenses générées par les institutions. Rappelons qu’en 2023, les sénateurs se sont octroyés, car il fallait tenir compte du contexte inflationniste, une augmentation de 700 euros par mois pour l’enveloppe de frais de mandat passant de 5.900 à 6.600 €. Idem pour les députés avec une majoration de 305 € qui leur permis de percevoir 5.950 € au lieu de 5.645 €. Le budget 2025 prévoyait 643 millions pour l’Assemblée nationale qui compte 577 députés et presque 379 millions pour le sénat avec 348 sénateurs, soit un coût global de fonctionnement supérieur à un million d’euros par parlementaire. Signalons également que le gouvernement Borne, par exemple, a coûté, avec 41 ministres et 565 conseillers, 174 millions d’euros par an.

«Si les Français savaient qu'une dette» exigeait «de rembourser tous les mois, tous les ans, des sommes qui deviennent de plus en plus immenses, nous n'en serions pas là» se permit même de rajouter le Premier ministre lors de cette récente interview, nous prenant pour des neuneus tout en oubliant au passage d’évoquer la responsabilité de ceux qui ont en charge la gestion de l’Etat. Lesquels, contrairement aux contribuables n’ont, de toute évidence, aucune obligation de résultats.

Précisons que la dette publique a atteint, en 2025, 115% du Produit intérieur brut contre 60% en 2000. Soit, à raison de 5.000 euros par seconde, presque 3,5 milliards d’euros dont 1.135 milliards depuis que Macron est au pouvoir, 358 avec Hollande, 645 avec Sarkozy. Des chiffres consultables instantanément sur le site de l’Horloge de la dette publique.

Alors, bien sûr me direz-vous, les indemnités perçues par les serviteurs de l’Etat ne sont que roupie de sansonnet comparées à cette dette abyssale. Mais ce sont ces indemnités et ces avantages, quand ce ne sont pas quelques malversations ou autres prises illégales d’intérêts, qui irritent l’opinion. Cette opinion qui attend l’aveu de faiblesses, la contrition, l’excuse, la repentance d’une classe politique figée dans la posture et dans la suffisance. Partisane de la ceinture, coutumière de l’abondance.

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