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Pêche et environnement. Créer un bac isotherme pour conserver les vifs

Pêche. L’automne arrive, et avec lui, va commencer la meilleure saison pour la pêche des carnassiers. La pêche aux leurres commence à marquer le pas car elle a fini par créer une accoutumance. Aussi, la pêche au poisson mort manié connaît-elle une certaine réminiscence. Toutefois, pour pratiquer celle-ci, il est nécessaire de disposer de vifs frais. Dans ce cas, leur stockage et leur conservation est un problème auquel nous sommes confrontés.

Pêche et environnement. Créer un bac isotherme pour conserver les vifs
Vifs séparés dans un seau flottant.

Pêche et environnement

Pour ceux qui habitent à la campagne ou, qui, en ville, disposent d’un espace ouvert, c’est assez facile à résoudre. Ils peuvent se construire un bassin dans un coin ombragé du jardin.

La circulation et le filtrage de l’eau seront assurés par une pompe à eau pour bassin d’extérieur.

Les vifs s’y gardent très bien et ces pompes font un agréable petit jet d’eau. Elles in-tègrent généralement leur propre système de filtration par cartouche. Ces accessoires se trouvent en magasins spécialisés, ou en jardineries.

Pour ceux qui résident en appartement, le problème se complique singulièrement.

Il y a bien l’aquarium, mais il est généralement réservé aux poissons plus exotiques, et surtout, il a rarement une grande contenance et n’est pas isotherme ; ce qui rend difficile, par chaleur ambiante, la conservation des poissons d’eau froide.

Si néanmoins on dispose d’une place suffisante, dans une cave ou sur un balcon om-bragé, on peut adopter la solution que je vous propose et qui consiste à fabriquer votre bac isotherme.

Le bac

Pour conserver des vifs assez durablement, mieux vaut privilégier la surface en eau que la profondeur du bac. Un bac horizontal convient donc mieux qu’une cuve plus verticale.

On peut utiliser un simple bac en plastique, mais ce n’est pas l’idéal, surtout en période chaude.

Avec quelques aménagements, un petit réfrigérateur réformé, beaucoup plus isotherme, constitue une bonne solution à condition évidemment de le positionner en position couchée, porte orientée vers le haut.

Comment l’aménager

Après avoir débarrassé l’intérieur de tous les éléments : conduit de sonde, fils électriques, etc. il faut boucher les trous causés dans les parois, de façon parfaitement étanche.

Dans un premier temps, on colmate l’intérieur de ces trous avec du silicone, en évitant que celui-ci ne déborde sur la paroi extérieure.

Ensuite, on prépare des “rustines”, de tailles adaptées pour bien coiffer les trous.

On découpe celles-ci dans une plaque de PVC ; ce peut être dans les boites annexes qui se trouvent initialement dans la porte du dit “frigo”.

Avec de la colle PVC et en respectant les règles habituelles de collage figurant sur la notice du tube — nettoyage des pièces et des supports —,on colle ces “rustines” contre les parois, en prenant soin de bien les centrer sur les trous. On laisse sécher le tout 24 heures afin que le bac soit parfaitement étanche.

Le filtrage

Il existe plusieurs méthodes de filtrage, cela va des filtres à pompe immergée aux filtres sous graviers utilisés habituellement dans les aquariums.

Je propose un procédé beaucoup plus simple d’entretien :

— Prendre un petit bac ou une boite en plastique dont on aura perforé le fond de mul-tiples trous de 3 à 4 mm de diamètre.

— Avec des vis inox, fixer cette boite contre la paroi latérale du frigo, le plus haut possible au dessus du niveau de l’eau.

— Juste au dessus de la boite, fixer deux clips pouvant recevoir un bout de tuyau en PVC de 20 mm de diamètre et de la longueur de la boite.

— Ce bout de tuyau sera lui aussi percé de plusieurs trous bien alignés de 3 mm de diamètre, et une extrémité sera obturée hermétiquement par un bouchon en liège ou en mousse compacte.

— Tapisser le fond de la boite avec de la mousse filtrante anti-nitrates que l’on trouve en magasin d’aquariophilie.

— Recouvrir cette mousse d’un petit matelas de ouate filtrante en perlon.

Le principe de fonctionnement du filtre

Pour le faire fonctionner, il faut une petite pompe à eau immergée, laquelle remonte l’eau du fond du bac jusqu’au tuyau ; ensuite, par gravité, l’eau coule par les trous du tuyau, ce qui la répartit sur toute la surface du filtre.

— L’eau se filtre en traversant les couches de perlon et de la mousse anti-nitrates.

L’oxygénation

— En retombant, sous le filtre, l’eau contribue en partie à l’oxygénation, mais ce n’est pas suffisant.

— A l’extérieur du bac on installe une pompe à air qui assurera une bonne oxygénation via un ou mieux, deux diffuseurs, longs de préférence, installés au fond du bac. La pompe à air doit se trouver plus haut que le niveau de l’eau et si possible dans un endroit frais.

Le système est prêt à fonctionner et on peut alors procéder à la mise en eau.

— Le filtrage n’ayant pas besoin d’être permanent, un programmateur journalier per-met de le faire fonctionner par intermittence ; 1/4 d’heure chaque heure est suffisant.

— Laissez le couvercle fermé pour conserver l’avantage de l’isolation tout en laissant une petite ouverture à l’aide d’une petite cale.

La mise en eau

Il faut compter environ 2,5 litres d’eau par petits vifs, ablettes ou gardons de 10 à 12 cm, un petit peu moins pour des vairons ou des goujons.

On peut utiliser de l’eau du robinet, mais, auparavant, après avoir rempli le bac avec le volume d’eau nécessaire pour la quantité de vifs prévue, il faudra faire fonctionner le système durant un mois, pour que se crée un équilibre bactériologique dans le bac et que le chlore s’évapore. Sinon, utiliser de préférence de l’eau de source ou de la rivière.

Quand et comment introduire les poissons

Les conditions de conservation

Lorsque l’on veut conserver des vifs certaines précautions s’imposent :

— Les vifs doivent être pêchés avec un hameçon sans ardillon, si possible à tige assez longue pour faciliter leur décrochage. L’utilisation d’un petit dégorgeoir que l’on porte en sautoir autour du cou, s’avère très utile.

— Il faut toujours se mouiller la main avant de manipuler un poisson pour le décrocher.

— Pour bien conserver les vifs durant la séance de capture, une bonne pratique con-siste à utiliser le panier ajouré du seau à vifs après l’avoir rendu flottant en ayant fixé une plaque de Styrodur sous le couvercle.

Pendant la pêche, on immerge le panier à nos pieds, ainsi les vifs introduits à l’intérieur sont en contact permanent avec l’eau de la rivière.

— Pour les transporter jusqu’à la maison, surtout s’ils sont assez nombreux, il est pré-férable d’utiliser un aérateur branché sur l’allume cigare de la voiture.

— Une fois arrivé, il ne faut pas introduire les vifs dans le bac avant 48 h, sinon ils vont se purger et corrompre l’eau du bac.

— On les laisse dans le seau, en changeant l’eau toutes les 12 heures et en utilisant cette fois une pompe à air branchée sur le secteur.

— Pendant cette phase de transition dans le seau, il est bon de rajouter 3 à 4 grammes de gros sel par litre d’eau.

Il ne faut pas alimenter les vifs au risque de corrompre rapidement l’eau du bac.

L’entretien

— En saison chaude, si le bac est dans un endroit où l’eau a tendance à se réchauffer, on peut immerger des bouteilles d’eau préalablement congelées, afin de ralentir le métabolisme des poissons ; toutefois, attention au choc thermique.

— Une astuce consiste à mettre une tuile au fond du bac pour que les poissons puissent aller s’y cacher, ce qui diminue leur stress.

— Changer environ un tiers du volume d’eau par mois.

— Nettoyer la ouate de perlon sous un robinet environ toutes les trois semaines.

Conclusion

Ce procédé permet d’avoir toujours sous la main une petite réserve de vifs.

C’est plus difficile l’été, où, comme chacun sait, leur conservation est très aléatoire, mais, en contrepartie, ils sont beaucoup plus faciles à capturer qu’en saison froide.

Jack TARRAGNAT

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