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Le coin du lecteur. Petite fille dans la tourmente (démons et merveilles en Aubrac), de Jacques Larrue

Magazine . Aux premières notes, ce livre tinte comme un roman de terroir, mais la cloche des perdus est fêlée. Et si les démons sont dans le texte, il y a des merveilles dans l’écriture de cette “Petite fille”.

Le coin du lecteur. Petite fille dans la tourmente (démons et merveilles en Aubrac), de Jacques Larrue
L'illustration de couverture est de l'auteur.

Le coin du lecteur

C’est à Baraque-Veau, commune de Granbourg, quelque part sur L’Aubrac, que tout commence et tout finit. Entre les deux, une trajectoire de 240 pages, un siècle, une vie, qui s’avalent comme l’autoroute quand on est pressé d’arriver à destination.

Ce livre est une drôle de bête. À la toute première gorgée, il a le goût d’un roman de pays, mais ce n’en est pas un. Et qui connaît son auteur n’est pas étonné, car sans dénigrer le genre terroir, ce n’est pas celui de Jacques Larrue, dont le premier roman ne pouvait se situer dans un sentier battu.

Aux gorgées suivantes, c’est à “Une Vie” que l’on pense, un premier roman également, mais c’est par trop prévisible, sans faire affront à Maupassant, pour durer bien longtemps. Et s’il l’on suit de page en page le parcours de Marie-Po, Marie-Paule Vayssière à l'état civil, de Baraque-Veau à Paris, et sa réussite au fil du XXe siècle, tout n’est que décor, comme cet Aubrac si bien décrit, mais déboussolé par l’auteur qui lui invente de nouveaux villages, de Granbourg à Saint-Léonard-du-Bès en passant par Chantemerle.

Et comme pour tempérer la tourmente de la vie de son héroïne, patronne de presse à la réussite triomphante, marquée à jamais par ses origines, partagée entre dévotion vaticane et pulsions sulfureuses, Jacques Larrue ne peut s’empêcher de faire des pieds de nez à sa narration, classique et soignée : hormis ceux de l’Aubrac, les personnages ont des noms qui claquent comme des baraques de foire, les abbés s’appellent Néfis ou Chamel, les notaires Joseph Brouffe ou Enrico Dycil, et d’autres personnages encore René Nuffard ou Léon Duras.

Les seuls noms qui sonnent vrai sont ceux de Peschel, Pons ou Boissonnade, à l’accordéon bien entendu, ou encore celui du Général de Gaulle, dans les journaux et l'actualité. Quant au récit, il nous surprend jusqu'à la fin, ou presque.

Bref, je ne peux pas en dire plus sans risquer de “divulgacher” comme on dit de nos jours chez nos cousins du Québec, mais de Baraque-Veau à Baraque-Veau, 240 pages ça passe très vite en compagnie de Jacques Larrue, de sa plume agile et surprenante, et de la “Petite fille”.

À lire aussi : Rugby Flouze, des combattants aux mercenaires, un livre passionné et sans concession de Jacques Larrue

L'auteur. Originaire de Graulhet, dans le Tarn, ce qui fait de lui un passionné de rugby, Jacques Larrue, qui a posé depuis longtemps ses valises sur l'Aubrac où il vit désormais, tient la plume comme une deuxième passion : journaliste pendant plus 25 ans, de l’éphémère Toulouse Matin à Nice-Matin en passant par Var-Matin et le Midol, avec préférence ballon ovale, il a également collaboré à notre hors-série Terres d’Aubrac. Après des recueils de poésie, de recettes, un essai sur le rugby, la “Petite Fille” est son premier roman. Et la couverture est de l’auteur.

XP

Petite fille dans la tourmente, Jacques Larrue, L'Harmattan, 240 pages, 22 euros.

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