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Pêche & environnement. La pêche des percidés en hiver

Pêche.

Lorsque l’hiver s’installe, la température de l’eau des lacs baisse significativement et la pêche aux carnassiers devient de plus en plus compliquée. Dès la mi-décembre ainsi qu’en janvier et février, les prises se font plus rares. Il faut parfois une bonne dose de patience et de courage pour aller affronter les frimas pour tenter d’obtenir des résultats corrects ou, tout du moins, éviter la bredouille.

Pêche & environnement. La pêche des percidés en hiver
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Les périodes favorables

Si, pour la pêche, il est intéressant de consulter les prévisions météo tout au long de l’année, cela s’avère plus que jamais indispensable en hiver. Une période de redoux et une météo stable sont les conditions les plus favorables. Quant aux horaires, le milieu de la journée, surtout si le soleil est de la partie, marque le moment où l’eau se sera réchauffée de quelques petits degrés. Cela peut suffire à mettre nos carnassiers en activité, car il sont sensibles aux plus infimes variations de température. À cette saison, les périodes d’activité peuvent être très courtes ou tout simplement ne se produire qu’à intervalles parfois espacés de plusieurs jours. En effet, dans une eau très froide, nos carnassiers, qui sont des animaux à sang froid, mettent longtemps à digérer une proie et il n’y a rien d’étonnant à ce qu’ils puissent passer une période plus ou moins longue sans s’alimenter. Il devient alors difficile de deviner avec exactitude quel sera le bon jour.

 

Localiser les poissons


Bien que les percidés, sandres et perches, puissent maintenir une relative activité hivernale, une des grosses difficultés en hiver est de trouver ces poissons que le froid rend plus léthargiques. Dans nos grands lacs de barrages, suite à l’inversion thermique (le fameux turnover), les bancs de vifs sont descendus dans des fonds conséquents pour y trouver leur couche de confort dans une eau légèrement plus chaude que celle des couches supérieures. Les carnassiers les y ont naturellement accompagnés, parfois par plus de 15 m de profondeur.
En hiver, il peut y avoir de grandes zones totalement désertées. Aussi, l’échosondeur s'avère l’outil indispensable pour prospecter et trouver les structures susceptibles d’être occupées.
Si l'on connaît bien le lac, on ira en priorité prospecter les reliefs que sont les tombants situés à l’extrémité d’un plateau, les différents paliers des cassures, la proximité des anciens lits du cours d’eau principal et des ruisseaux connexes, les anciens murets, ruines ou bois noyés et, enfin, les pointes et les arêtes rocheuses. Posséder une carte bathymétrique du lac ou bien avoir fait des relevés GPS lors d’une précédente vidange sont des atouts incontestables.
Si l'on ne connaît pas le lac, la fonction structure scan ou side-imaging de l'échosondeur sera d’une grande utilité pour trouver plus rapidement les structures potentiellement intéressantes. On prospectera en effectuant des déplacements en zigzag du bord vers le large et vice versa pour trouver les courbes de niveaux et évaluer les profondeurs afin d’enregistrer où se trouvent les structures prometteuses.

 

 

Exploiter les boules de vifs


En hiver, sur certains lacs très riches (ce n’est pas toujours le cas), la prospection au sondeur révèle parfois la présence de boules de vifs très importantes car rassemblées sur des secteurs restreints. Parvenir à les localiser c’est un peu découvrir le Graal, car les carnassiers vont à coup sûr se trouver à proximité et entrer tôt ou tard en action s’ils ressentent le besoin de s’alimenter.
Mais en hiver et en journée, il arrive assez souvent que le sondeur ne détecte quasiment aucun poisson. C’est le cas lorsque ceux-ci sont totalement inactifs et collés au fond ou dans les zones d’ombres causées par les structures, là où l’appareil ne peut les détecter.
Parfois on ne voit quasiment rien de la journée sur l’écran du sondeur et soudain lorsque tombe le soir, apparaissent de plus en plus d’échos décollés du fond. C’est le signe que les poissons entrent en mouvement, mais hélas, il est souvent trop tard pour profiter pleinement de la situation.

 

 

Éloge de la lenteur


À cette période, les carnassiers sont rarement enclins à lancer des attaques fulgurantes sur un leurre animé trop rapidement. Tout juste consentent-ils à gratifier d’une aspiration celui qui vient doucement, comme un intrus, se promener près de leur gueule. Il faut donc pêcher très lentement et dans ce cas c’est la technique de la verticale qui semble la mieux adaptée. C’est une pêche lente, sans presque aucune animation. On décolle juste parfois très légèrement le leurre du fond en étant concentré pour ne pas passer à côté de touches très discrètes, au risque de rater le ferrage qui doit y répondre instantanément.

 

 

Leurres ou poisson naturel ?


Les deux sont susceptibles de rapporter quelques prises, mais s’il s’agit plus de provoquer un réflexe d’agressivité de la part de poissons apathiques, c’est alors le plus souvent les leurres qui prennent le dessus. Par contre, lors d’un redoux prolongé, les poissons peuvent entrer en activité alimentaire. À ce moment-là, un poisson naturel risque d’être la bonne option.

 

 

Gros appâts gros poissons


Si les prises sont plus rares en hiver, c’est aussi la saison où se réalisent les belles prises. Pour ma part, c’est en hiver que j’ai eu la chance de capturer la plupart de mes plus gros sandres et ce lorsque j’ai pêché avec des leurres ou des poissons relativement gros, soit de 15 cm, voire plus.
Si les gros shads peuvent fonctionner, les leurres discrets dit finesse, les worms (vers artificiels) et les slugs semblent être mieux acceptés. En effet, à cette période, les vifs étant passablement engourdis, les gros sandres ont tout loisir de s’attaquer sans trop d’efforts à une grosse proie susceptible de les sustenter pour un bon moment.

 

 

Le matériel pour les pêches d’hiver


La verticale est une technique parfaitement adaptée à la pêche d’hiver à grandes profondeurs. Une canne verticale spécifique sera donc l’outil idéal. Elle mesure en général 1,90 m pour une puissance de 7/21g ou 7/28g. On l’équipera d’un moulinet à tambour fixe d’une taille 2.000 à 2.500 qui optimisera l’équilibre de l’ensemble. Il sera garni d’une tresse fine en 8, 10 ou 12/100 maximum de façon à ce qu’elle cisaille bien l’eau et ne freine pas la descente du leurre.
En cas de gel le matin, il est bon de prévoir une seconde bobine garnie d’un fluorocarbone en 25/100 qui sera moins sensible au gel que la tresse et permettra tout de même de pêcher. L’eau étant souvent très claire en hiver, discrétion oblige. Le bas de ligne en fluorocarbone de diamètre 22 à 25/100 devra mesurer au moins 2 mètres.

 

 

Quelques conseils


Cela peut paraître anodin, mais pour aller sur l’eau à bord d’un bateau où la liberté de mouvements est trop réduite pour pouvoir se réchauffer, il est important de bien se couvrir avec plusieurs couches de vêtements très adaptés de façon à pouvoir résister au froid sans être gêné et surtout sans perdre sa concentration.
Il faut surtout éviter d’avoir les mains engourdies, le meilleur moyen de les protéger est de mettre des gants en polaire qui n’empêchent pas de bien ressentir les touches.
Contrairement à une idée reçue, les gants en néoprène protègent mal du froid. On peut être amené à plonger les mains dans l’eau pour saisir une prise, il est alors indispensable de prévoir un chiffon pour pouvoir les essuyer. Une bonne chaufferette dans une poche permet de les réchauffer par intermittence.
Jack Tarragnat

 

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