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Chronique d'un voyageur espalionnais. Carnet de voyage : Mon Tour de France à pied (V)

Les chroniques.

Nous retrouvons Hervé et Samba pour la cinquième fois. Ils sont au cœur de la Bretagne et vont découvrir les multiples paysages armoricains. Après un premier arrêt dans le petit village de La Gacilly où se trouve un festival photo non sans rappeler à Hervé le célèbre Phot’Aubrac. Les deux compagnons marchent ensuite en direction des Monts d’Arrée. Après avoir longé les vertes écluses, Samba et Hervé découvrent les paysages ravagés par le feu et le vent. Heureusement, ils trouveront refuge auprès de l’Archange Saint-Michel. Après avoir fait plusieurs rencontres et mangé de délicieuses crêpes, ce sont les eaux turquoises et les animaux marins qui vont offrir à nos deux compagnons un merveilleux spectacle.

Chronique d'un voyageur espalionnais. Carnet de voyage : Mon Tour de France à pied (V)
Hervé au premier plan en compagnie de Franck (à sa gauche), 
de Deborah et de Richard pour déguster une bonne crêpe.

Après ce séjour à Rennes, nous reprenons le GR 39 qui descend vers le sud de la Bretagne. Nous voici à Redon, trois canaux se rejoignent ici. Nous empruntons les bords du canal de Nantes à Brest. Il traverse toute la Bretagne par les terres. Nous nous en écartons juste le temps d'une journée pour aller visiter La Gacilly.

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C'est un petit village avec un festival photo réputé que plusieurs personnes m'ont conseillé. C'est en effet superbe. Il y a d'immenses photos imprimées sur des toiles fixées sur les maisons. Ce n'est pas sans me rappeler le festival Phot'Aubrac. Après cette belle découverte, retour sur les berges du canal. D'habitude les chemins de halage deviennent vite monotones car très plats et linéaires, pourtant celui-ci est agréable à longer.

Des sommets à plus de 6.000 mètres

Le cours d'eau est sinueux et traverse diverses forêts. Les nombreuses écluses sur notre passage sont très bien entretenues par les éclusiers, l'herbe est toujours bien tondue, offrant des spots de bivouac parfaits. Nous découvrons donc au fur et à mesure les différentes villes reliées par le canal : Josselin, Pontivy puis Carhaix-Plouguer, où nous quittons le canal pour les Monts d'Arrée.

Si aujourd'hui cette chaîne de montagne ne culmine qu'à seulement 385 m, les Bretons sont fiers de dire que ces monts mesuraient autrefois plus de 6.000 mètres. Mais c'était il y a des centaines de millions d'années... Vous avez sûrement entendu parler des Monts d'Arrée cet été, de très gros incendies ont ravagé la lande qui couvrait les crêtes. Je découvre ainsi des paysages noircis par les cendres.

Renaitre de ses cendres

Mais déjà la végétation repart et les fougères forment une première couche verte, contrastant avec la cendre. En Bretagne, nous avons traversé plusieurs secteurs incendiés et c'est à chaque fois tellement saisissant ! Ici, la Chapelle Saint-Michel coiffe le dernier sommet. Elle a miraculeusement survécu aux flammes grâce au travail des pompiers pour certains, grâce aussi à l'archange Michel pour d'autres… Dans le temps, les pèlerins s'y réfugiaient et ce soir c'est notre tour. De puissantes rafales de vent empêchent l'installation de la tente, nous serons mieux en intérieur.

Le lendemain, nous quittons les hauteurs et revenons au niveau de la mer. Les paysages côtiers réapparaissent, voilà la Presqu'île de Crozon. Nous empruntons le GR34, le fameux sentier des douaniers, sur lequel notre chemin croise celui de Deborah et Richard, puis Franck. Nous avançons ensemble durant cinq jours. Quel plaisir de partager ce parcours avec d'autres marcheurs.

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J’ai beau avoir fait pas loin de 3.000 km pour arriver là, les rencontres entre véritables marcheurs sont rares. En marchant, on rattrape rarement celui qui nous précède. Tous les quatre, nous partageons de chouettes moments tout au long des kilomètres, notamment ce repas dans une petite crêperie de Crozon, qui s'avèrera être la meilleure que j'ai pu goûter durant toute la traversée de la Bretagne.

Mais qu’ai-je vu dans l’eau ?

Nos chemins se séparent un peu avant la Pointe du Raz, chacun regagne sa maison mais pour moi, la maison est encore à plusieurs mois de marche. Les côtes bretonnes sont vraiment magnifiques, je ne m'attendais pas à voir d'aussi belles plages aux eaux turquoises. C'est un régal pour les yeux mais aussi pour les jambes, c'est assez escarpé et j’apprécie cet effort ! Lors d'une pause midi, mes yeux se posent sur une tâche foncée qui contraste avec l'eau azurée.

Une masse noire s'oppose aux vagues, se déplace et puis un petit aileron fait surface. Le soleil disparaît derrière les nuages, l'eau redevient terne et tout disparaît. Depuis le bord de la falaise, je suis certain d'avoir vu une baleine longue d'une dizaine de mètres. C'est en arrivant à Douarnenez que j'apprends par un pêcheur qu'un petit rorqual a élu domicile dans la baie. Ses propos sont confirmés par la une de la presse locale. Je suis tellement heureux d'avoir pu observer ce cétacé ! Bonheur furtif car il fut retrouvé quelques jours plus tard, échoué sur la plage où je l'avais observé…

Ça y est, nous voici à la Pointe du Raz, le point le plus à l'ouest de notre voyage. Nous changeons donc de Cap et prenons plein sud est en direction de La Rochelle. Nous continuons de longer la côte. Le sentier s'aplanit. Nous découvrons à Bénodet les bateaux-navette. Réservés aux piétons-cyclistes, ils permettent de passer d'une berge à l'autre là où les cours d'eau rejoignent la mer. Cela évite de remonter la rivière sur des kilomètres pour trouver un pont. Ici des gens l'utilisent quotidiennement pour aller travailler.
(À suivre)

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