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Un jour, à Espalion…. Hilarian : le saint introuvable ! [4/12]

Histoire. À propos du mystérieux patron d'Espalion, Hilarian, notre archiviste anonyme propose en une douzaine d'épisodes signés Jean Ignare une recherche sur le saint introuvable, mais connu de tous.

Un jour, à Espalion…. Hilarian : le saint introuvable ! [4/12]
Sur la façade de l'église d'Espalion.

«La perfection de l’histoire consiste sans doute à dire la vérité», Auguste Thierry.

La dévotion populaire se manifeste en certains lieux, comme la fontaine de Fontsange. Elle reçoit la visite des membres du tribunal canonique le 17 février 1880. Cette source est le lieu où le saint aurait lavé sa tête décapitée.

Divers auteurs nous apportent des précisions sur cette fontaine de Fontsange. Pour l’abbé Louis Servières, elle est «située entre la ville d’Espalion et l’église de Perse, à 500 ou 600 mètres de la première et 200 ou 300 mètres de la seconde. Elle n’a jamais tari, mince, mais continue.»
En 1839, Henri Affre mentionne des fouilles dans un champ au-dessus de la Fontsange. Pour lui la découverte de différentes formes de briques laisse supposer l’emplacement d’une chapelle qui marquait le lieu où saint Hilarian aurait été martyrisé.

On relève dans divers écrits : «Exécuté à la fontaine de Fontsange à 300 ou 400 mètres environ de l’église de Perse.»
Pour Maurice Affre, en 1923 : «Fonsange la fontaine dans laquelle saint Hilarian se lava la tête après l’avoir eue tranchée par les ennemis. Elle est sur le plateau de la gare d’Espalion, au-dessus d’un champ où l’on a trouvé des poteries antiques. La source de Fonsange conserve le souvenir de St Hilarian. En 1893, l’archiprêtre Vidal voulait ériger un petit monument à la mémoire du saint.»
En 1987, le père Pierre Blanc précise : «Une fontaine de Perse est mentionnée dans le cartulaire de Conques, elle peut-être la Fontsange.» Mais il est en désaccord avec le lieu pour désigner la fontaine.

Pour Jean-Pierre Noisier, en 1995 : «La source deviendra sacrée au XIIe ou XIIIe siècle lorsque Conques fera la promotion du monastère.»

Autre lieu, le rocher du Tour, important dans la légende car c’est l’endroit où le saint, d’après Louis Servières, «poursuivi par les infidèles, échappe une première fois en traversant la rivière miraculeusement, et une seconde fois, en se réfugiant auprès d’un rocher qui s’entrouvre pour le cacher.»
Ce rocher se situe à 400 ou 500 mètres au sud-ouest de l’église de Perse, près du hameau des Matelines. Vers 1820, un bloc se détache de ce rocher et roule 100 mètres plus bas.
Pour Louis Servières, en 1883 : «C’est ce bloc qui présente la cavité encore visible,  mais réduite de moitié en se détachant, il n’emporta qu’une partie de celle-ci.»
Le 17 février 1880, les membres du tribunal canonique viennent contempler ce rocher. Puisque Louis Servières écrit en 1872, « (…) un roc creusé en forme de sarcophage et à la mesure d’un homme, cavité qu’on croit s’être formée pour recevoir et cacher le saint, un jour qu’on le cherchait pour le faire mourir.» En 1883, pour cet auteur, ce récit devient une certitude…

Au rocher du Tour, une croix est dédiée au saint.

Autre croix de saint Hilarian que les membres du tribunal canonique découvrent le 17 février 1880 : elle marque l’endroit où le saint traverse le Lot sur son manteau. «St Hilarian passait la rivière à gué au confluent de Boralde et du Lot. Lorsque les eaux étaient trop fortes, ce qui arrivait assez fréquemment, il étendait sur elles son manteau et gagnait l’autre rive.» Le lit de la rivière Lot a changé à plusieurs reprises le cours de son trajet. Mentionner avec exactitude l’endroit où Hilarian passait la rivière à gué au confluent de Boralde et du Lot relève d’une fertile imagination.
Pour Louis Servières : «En 1435, cette croix existait déjà sur la rive gauche du Lot face à la Boralde, endroit où le saint naviguait sur son manteau.»
On rappelle qu’en 1435, trois moulins existent sur Espalion, dont le moulin de la croix de St Hilarian détruit par les inondations du Lot. Ce moulin se situait au-dessus de cette croix.
«Sur la rive gauche de la rivière Lot, on trouve la croix de St Hilarian en face de l’embouchure de Boralde. Emplacement de la croix parcelle 305 section H1 du cadastre en 1880. La croix médiévale n’existe plus. Seule subsiste, sous un aspect hérité de transformations subies au XIXe siècle, la croix de la fin du XVIe siècle (1595).»

Description par Louis Servières : «(…) on y lit l’inscription 1820 sancte Hilariane… le sommet est formé par le tronçon d’une croix plus ancienne ; on y voit gravé d’un côté l’inscription S Ylarie et de l’autre 1595 .B.I.M.S.C. probablement : »Beati Ylarrani Martyris Sancta Crux«.»
Pour Maurice Affre, en 1923 : «Elle n’a rien d’artistiquement remarquable mais présente cette particularité qu’elle a été édifiée à la place d’une croix beaucoup plus ancienne. Nom orthographié Ylarianus d’un côté, de l’autre une date qu’il nous a été impossible de déchiffrer.»
Joseph Lacroix apporte son témoignage : «Le sommet de la croix est formé par le tronçon d’une croix plus ancienne qui porte l’inscription S Ylarie et la date 1595.»

En 1932, le Journal de l’Aveyron raconte qu’en 1820, la croix sur le chemin de Combes est restaurée et son piédestal est agrandi. On y lit une invocation à saint Hilarian. «Une pierre qui se détacha du piédestal, il y a quelques années, porte une inscription en langue romane et faisait partie d’un monument plus ancien. Maurice Affre l’a recueilli. Ses héritiers l’ont conservé.» Ils la tiennent à disposition…

Au XXe siècle, des auteurs reprennent les écrits mentionnant les recherches effectuées au XIXe siècle qui concernent saint Hilarian. Dans «Enquête sur les pèlerinages et dévotions populaires» Jean Delmas rappelle ces deux croix vouées à saint Hilarian.

Autre lieu de dévotion, un oratoire du saint que révèle un registre d’estime de 1490, situé dans la direction du Puy de Vieilhmur confrontant avec le chemin d’Espalion à St Côme, appelé «champ de l’oratoire de Sant Alaria». En 1880, cet oratoire n’existe plus depuis très longtemps…
Les visites épiscopales sont une autre source de dévotion populaire. En 1453, suite à une visite pastorale de l’évêque de Rodez à Espalion, celui-ci parle de l’église de Perse dédiée à St Hilarian.

Le 9 octobre 1524, François d’Estaing consacre l’église St Jean-Baptiste d’Espalion et le maître autel où il enferme des reliques des saints Blaise, Fabien, Sébastien et Hilarian mais il n’ouvre le tombeau de ce dernier que le 12 octobre… d’où viennent donc les reliques de l’église St Jean-Baptiste ?
Le 27 avril 1738, suite à une visite pastorale, Mgr de Saléon mentionne les reliques de saint Hilarian à l’église St-Jean-Baptiste d’Espalion.
Dans le cadre de la dévotion populaire, les membres du tribunal canonique prennent aussi en compte le village de Lévinhac et les fêtes patronales.

Jean Ignare

À suivre…

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