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Pêche & environnement. Les pêches du chevesne

Pêche. En août, avec les eaux réchauffées par des journées d’été parfois torrides, les truites mettent leur activité en veille. Toutefois, peu gêné par la hausse des températures, un poisson reste bien actif, c’est la chevesne, dont la pêche peut-être très subtile et distrayante. C’est un poisson d’autant plus intéressant qu’il reste plus ou moins actif tout au long de l’année et qui peut se capturer avec de nombreux modes de pêche.

Pêche & environnement. Les pêches du chevesne
Le chevesne, un beau poisson aux nageoires orangées et aux écailles bien marquées.

Appelé communément Cabot dans le sud-ouest, c’est un poisson commun bien connu des pêcheurs aveyronnais puisqu’on le rencontre presque partout sur nos grandes rivières et parfois même sur certains lacs.
Il est quelquefois confondu avec la vandoise commune ou avec la vandoise rostrée (siège) ; toutefois, bien qu’appartenant à la même famille, sa morphologie ainsi que ses mœurs et habitudes sont sensiblement différents.

Identification

Leuciscus céphalus. Il appartient à la famille des cyprinidés.

Description

C’est un beau poisson doté d’un corps cylindrique allongé qui lui donne un aspect massif et puissant. La tête est forte avec un museau court, pourvu d’une bouche large, celle-ci dirigée très légèrement vers le haut. L’œil est grand et entouré d’un cercle doré. Les narines sont assez rapprochées des orbites.
La ligne latérale est bien distincte. Les écailles sont larges entourées d’un liseré foncé qui fait ressortir de façon nette leur disposition géométrique.
La nageoire caudale est large avec une échancrure arrondie. Les nageoires pelviennes (ventrales) sont implantées légèrement en avant de l’aplomb de la dorsale.

Coloration

Le dos est le plus souvent gris brun, tirant parfois sur le verdâtre, les flancs ont de beaux reflets argentés ou légèrement bronzés.
Les nageoires dorsale et caudale sont le plus souvent grises, les ventrales et l’anale sont teintées d’un beau jaune orangé allant parfois jusqu’au rouge, les pectorales peuvent être légèrement orangées.

Taille

La taille moyenne oscille de 20 à 40 cm, mais de très beaux sujets peuvent atteindre 60 cm et peser plus de 2 kg, ce qui en fait des poissons très intéressants à capturer, pour la difficulté à tromper leur méfiance et le combat qui s’en suit, même si celui-ci est assez bref, car, après les premiers rushs violents, le poisson se calme assez vite et se laisse mener à l’épuisette...

Reproduction

Celle-ci a lieu fin mai début juin, les chevesnes se rassemblent dans les filets d’eau courante oxygénés, lorsque la température de l’eau avoisine les 15 à 16°c. Chaque femelle pond sur des fonds de graviers autour de 100.000 œufs par kg de poids vif qui adhèrent au substrat, l’incubation dure une dizaine de jours.

Habitat

Le chevesne occupe une niche écologique très large, puisqu’on le rencontre aussi bien dans la zone à brème que dans la zone à ombre, il arrive même à cohabiter avec la truite dans le cours supérieur de certaines rivières si elles n’ont pas un profil trop torrentueux et des eaux trop froides.
Il affectionne particulièrement les grandes fosses relativement profondes où il se sent à l’abri (ce qui ne l’empêche pas de venir en surface) et dans lesquelles entre un courant qui lui apporte oxygène et nourriture.

Nutrition et comportement

Il est sans doute le plus omnivore parmi nos poissons d’eau douce.
C’est un vorace ou un gourmand pour qui tout est bon : insectes terrestres ou aqua-tiques, larves, vers, œufs d’autres poissons, alevins, déchets divers, et plus surprenant, les fruits comme les cerises ou les mûres.

Pêche

Si celui-ci peut être capturé par hasard en recherchant d’autres poissons comme les gardons ou autres cyprinidés sur des lignes flottantes aux montages classiques, il a ceci de particulier que l’on peut rechercher sa capture avec des modes de pêches plus spécifiques et sportifs, ce qui fait que sa pêche peut devenir très intéressante.
Il peut en effet se pêcher au fouet, à la mouche sèche ou à la nymphe, au fil ou à vue, ce qui constitue un bon entraînement pour s’initier à la mouche.
En perpétuel déplacement, le chevesne ne monte pas sur les mouches artificielles avec la même régularité ni à poste fixe comme la truite ou l’ombre commun, ce qui complique singulièrement la maîtrise de l’approche et la rend d’autant plus passionnante. Les mouches de couleur sombre semblent avoir sa préférence.
La pêche dite «à la surprise», très amusante et pleine de suspense et de belles émotions lui est particulièrement destinée. Bien dissimulé dans la végétation de la rive, on attend patiemment son passage et on laisse tomber en arrière de sa tête une mouche naturelle noire, une sauterelle ou tout autre insecte esché sur un hameçon n°10 ou 12 attaché sur un bas de ligne en 14/100 sans plomb ni flotteur. Un seul plomb placé 20 à 30 cm au-dessus de l’hameçon sert à garder la bannière légèrement tendue pour la précision du posé et s’il y a un peu du vent.
Cette pêche est toute faite de ruses d’approche, d’observation et de discrétion, car si le poisson est «goulu» il est également d’une extrême méfiance, particulièrement les gros sujets. S’il a remarqué quoi que ce soit d’anormal dans son environnement vous ne le prendrez pas. Et c’est un sacré challenge que de parvenir à tromper les gros spécimens malins.
En été, sa pêche avec un leurre de surface imitant un gros insecte de type coléoptère ou autre est une des plus ludiques qui soit. C’est une pêche quasiment à vue ; après avoir repéré un secteur où rôdent de beaux sujets, on lance le leurre et on le laisse dériver au gré du courant sans l’animer ou bien de façon très minimaliste, juste en lui imprimant d’infimes vibrations. C’est un régal de voir un beau chevesne monter cueillir le leurre à la surface.
Sa pêche au petit poisson nageur est proche de la précédente technique et presque aussi amusante. Les chevesnes qui rôdent à l’ombre des branches tombantes au-dessus des fosses ou des courants profonds sont prompts à attaquer un poisson nageur qui leur aura été présenté avec précision et discrétion, c’est toute la finesse de cette méthode. Le véritable enjeu consiste donc à provoquer l’attaque, toute fausse manœuvre ou votre présence révélée étant sanctionnées par un refus, ce peut être là encore un excellent entraînement pour la pêche au leurre du Black-bass qui a souvent un comportement similaire.
L’attaque et les premiers démarrages sont souvent très violents même si le chevesne finit par se calmer assez vite.
La pêche aux fruits, cerise ou mûre — le chevesne est un gourmand — demande les mêmes astuces que la pêche à la surprise et permet la capture de très gros sujets.
A l’automne et en début d’hiver, à la pointe des lacs de barrage dans 5 à 8 m de profondeur, il arrive de réaliser de belles séries de captures de gros chevesnes en pêchant au drop-shot vif avec des petits poissonnets ou avec des petits leurres souples imitatifs de 2 à 3 pouces (5 à 7 cm).
Pour mémoire on peut citer deux modes de pêches particulières qui se pratiquaient autrefois en hiver, sans doute tombées aujourd’hui en désuétude compte tenu de leur mise en œuvre peu ragoûtante, il s’agit de la pêche au sang et de la pêche à la tripe de poulet qui se montraient très efficaces.
Comme nous venons de le voir, de par son régime alimentaire très éclectique, le chevesne, en perpétuelle quête de nourriture et pour qui tout fait ventre, offre au pêcheur une multitude de possibilités de pêche et permet la mise en œuvre de tout un éventail de techniques, de la plus élémentaire à la plus fine et difficile.

Où trouver des chevesnes autour de chez nous ?
Ils sont bien présents sur le Lot et l’Aveyron ainsi que sur le Tarn en première et en seconde catégorie, certaines fosses en abritent même de très gros.
Ils affectionnent aussi les queues des lacs de barrages, là où arrivent le flux des rivières qui alimentent ces lacs.

Jack Tarragnat

Galerie photos

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