Anniversaire. Larzac : il y a 50 ans, le coup de goupillon de l'évêque de Rodez

Le 28 octobre 1971, Michel Debré, ministre de la Défense, annonce à la télévision régionale l'extension du camp militaire du Larzac, créé en 1902 : sa superficie sera portée de 3.000 à 14.000 hectares, touchant 12 communes et une cinquantaine d'exploitations. C'est un coup de massue pour les agriculteurs du plateau, et le début de 10 ans d'une “affaire” qui fait toujours référence dans la contestation du pouvoir central.
Mais si l'imaginaire populaire a associé le slogan “Gardarem lou Larzac” aux cheveux longs et à la contestation post-soixante-huitarde, et si les moustaches de José Bové ont souvent effacé le souvenir des paysans “indigènes” montés au créneau au cours d'une première manifestation le 6 novembre 1971, ce sont bien eux et leurs syndicats qui ont réuni près de 6.000 personnes à Millau ce jour-là.
Dans un département plutôt conservateur, même dans sa partie “sudiste”, le fait retient l'attention, surtout lorsque l'on sait que le lendemain de cette manifestation, le dimanche 7 novembre, les prêtres de l'arrondissement lisaient en chaire un texte dans lequel ils prenaient position, avec l'aval de l'évêque de Rodez et de Vabres, contre l'extension du camp.
Cette histoire et sa suite, Gérard Galtier, déjà auteur d'un ouvrage (épuisé) sur le sujet, “Larzac, une Terre qui dit Non”, nous la raconte avec quantité de détails et de témoignages, dans un nouvel ouvrage édité par le Bulletin d'Espalion : “Il y a 50 ans, Le Larzac : le coup de goupillon de l'évêque de Rodez”. Il sera disponible dans quelques jours sur commande et dans les points presse et librairies de la région.