Jean Michel Corillion et Isabelle Coulon sont venus la première fois en Caldaguès, région qu'ils ne connaissaient pas, pour présenter leur production, “Le dernier refuge”, dans le cadre de l'opération “Je m'ouvre au monde”.
Ils découvrent un petit collège rural dont le principal Pierre-Jean Bellondrade a initié une proposition singulière. Ils remarquent que les élèves détiennent une disponibilité culturelle tant pour les documentaires que pour leur mise en œuvre. "Notre constat, pour avoir bourlingué partout en France comme conférenciers, est qu'à ce jour nous n'avons jamais trouvé un tel engouement. La proximité de cette belle salle de cinéma bien équipée joue un rôle de partenaire."
La crédibilité de Jean Michel Corillion et Isabelle Coulon passe par plusieurs années à courir la planète à la rencontre des peuples premiers dont les territoires s'amenuisent ainsi que leurs tribus disparaissent sans que personne ne s'en émeuve. "Notre projet de reportage devrait durer 90 minutes, nous venons de tourner une vingtaine d'heures d'images. Ce document va devenir la bande-annonce pour définir ce que nous voulons montrer de cette expérience unique en France. Nous proposons à France télévisions notre film, du moins l'étude préparatoire pour qu'il soit diffusé dans une case de grande écoute. Nous restons confiants sur son aboutis sement."
Les élèves enregistreront trois vidéos sur un thème de leur choix. Devront trouver l'idée commune pour agréger les trois en une seule. Un travail éminemment collectif dans sa synchronisation, mais aussi dans le sujet à traiter pour demeurer dans le cadre . Les collégiens font preuve de responsabilité. Ils assimilent la rigueur, écrivent le synopsis. Se familiarisent à manipuler le matériel, de tournage, de montage, tout ceci est une épreuve qui leur sert dans leur apprentissage. Cela appelle nombre de qualités, d'obligations, de discipline, de rédaction, de présentation, d'engagement et d'ouverture d'esprit. "Nous sommes fascinés par l'implication de l'équipe pédagogique. Cette expérience pourrait bien se transformer en CHAC* à la rentrée prochaine. Ce serait une première en France." Localement le dessein détient la caution de la hiérarchie académique, mais encore de partenariats privés. La fondation du Crédit Agricole soutient financièrement l'opération.
"Nous reviendrons plusieurs fois dans l'année pour témoigner de la réussite, la singularité, la motivation. Et puis voir leur travail projeté à La Source en modifie les données. La proximité de cette salle et son grand écran possède ce côté immersif qui change tout par rapport à un téléviseur. Ce sera là aussi une première en France."
PP
* Une Chac, c'est quoi ? Est-ce possible de mener de front une activité artistique exigeante et une scolarité dite normale ? Oui, grâce à un dispositif dont on ne loue pas assez les mérites. La “Classe à Horaires Aménagés Cinéma” (CHAC) offre aux élèves motivés l'opportunité de recevoir, au sein de leur formation scolaire générale, un enseignement dans le domaine cinématographique dans des conditions qui garantissent les meilleures chances de réussite. Ces classes sont ouvertes à tous les collégiens désireux de développer leurs connaissances et leurs compétences par une pratique artistique et culturelle sans prérequis de capacités.
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