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Pêche . Osez l’ouverture à la nymphe au toc

Pêche.

Pêche      . Osez l’ouverture à la nymphe au toc
À la nymphe, les truites sont presque toujours prises au bord de la gueule.

La période la plus favorable pour pêcher à la nymphe est sans doute celle où les eaux, une fois réchauffées, les truites se positionnent sur les courants vifs. Néanmoins, il ne faut surtout pas penser que cette technique soit réservée à la seule période chaude de l’année.
Lorsqu'arrive l’ouverture de mars, il y a beaucoup de larves matures dans les ri-vières, que ce soit des larves d’éphéméroptères ou de plécoptères. Alors, à condition que les eaux ne soient pas teintées, il est tout à fait possible de faire l’ouverture à la nymphe au toc avec succès, les truites se nourrissant beaucoup de ces larves.
Mise au point et pratiquée depuis bientôt une dizaine d’années par quelques précurseurs, la technique du toc-nymphe comme elle est désormais baptisée, connaît actuellement un succès grandissant, auprès des pêcheurs de truites. Cet engouement est lar-gement justifié par le grand plaisir que procure la capture des truites ou d’autres poissons avec une nymphe artificielle, d’autant plus si on l’a montée soi-même.
La technique a beaucoup de similitudes avec la pêche au toc aux appâts naturels, néanmoins elle comporte quelques petites différences notables.

 

Le matériel 


La canne
La technique exigeant que l’on doive lancer des nymphes souvent légères et sans plombée additionnelle sur le fil, il faut à tout prix éviter les cannes trop lourdes et à action trop raide. Exit donc les cannes rigides dépassant 180 g ainsi que les cannes à talon réglable, lequel talon rajoute encore un poids inutile qui nuit à un bon équilibre.
Place donc à la légèreté et à la maniabilité
Depuis 2 ou 3 saisons, la plupart des distributeurs (Native, Sempé, Garbolino, Daiwa, etc.) proposent des cannes de 3,30 m à 3,90 m, dédiées à cette technique.
Toutefois, si vous possédez une canne au toc moderne ayant de 12 à 16 anneaux ou une canne à fil intérieur, légère avec une action suffisamment douce tout en étant assez réactive en pointe, vous êtes paré pour débuter la pêche au toc-nymphe.
Sa longueur devra bien sûr être adaptée aux parcours pêchés, de 3,30 à 3,40 m pour les petits cours d’eau type Boralde de Flaujac ou Bès ; de 3,60 m, 3,80 m, voire 3,90 m pour les grandes rivières comme le Lot ou le Tarn par exemples.
Le moulinet
Il sera identique à celui utilisé habituellement pour la pêche en dérive naturelle aux appâtsvivants.
Moulinet manuel ou semi-automatique pour les petites et moyennes rivières ; moulinet à tambour fixe léger pour la grande rivière (dans ce cas il faut tout de même veiller à ce que le diamètre de la bobine ne soit pas trop petit afin d’éviter le vrillage).
L’essentiel étant toujours de rechercher un faible poids et surtout l’équilibre du combo canne/moulinet, pour une maniabilité optimale de l’ensemble qui procurera plus de précision et de sensibilité.
Afin de trouver le meilleur équilibre le moulinet se place généralement au plus près du talon de la canne.

 

 

Le montage de la ligne


Que ce soit celui du corps de ligne ou du bas de ligne, les nylons restent les mêmes que ceux utilisés en pêche au toc classique.
Pour le corps de ligne, un 16/100 ou un 14/100 fluo — sans mémoire — conviendront parfaitement.
Pour le bas de ligne on peut opter pour un fluorocarbone pour sa discrétion et par le fait que la nymphe est directement rattachée en bout de ligne. Car à la nymphe, en général on ne met pas de plombs additionnels sur le bas de ligne.
Pour ne pas perturber la parfaite continuité de cette ligne, un mini-guide-fil le plus léger possible sera glissé sur le fil. Comme au toc classique, il sert à régler la profondeur de façon à bien suivre l’évolution de la dérive et à détecter les touches visuelles les plus discrètes ; touches qui par ailleurs ne sont pas toujours visibles tant elles peuvent êtrefugaces.

 

 

Les avantages de la nymphe


— Contrairement aux gros appâts comme le ver, les grosses teignes, ou les gros insectes, les nymphes sont de petites tailles et correspondent parfaitement aux petites proies que consomme majoritairement la truite.
— A la nymphe les poissons sont quasiment tous pris au bord des lèvres, ce qui permet de les relâcher sans dommage, surtout si on utilise des nymphes montées avec des hameçons sans ardillon.
— Enfin, côté pratique, la nymphe nous dispense d’avoir à chercher et à conserver des appâts vivants.

 

 

S’exonérer des plombs 


Certes, si à la pêche au toc aux appâts naturels la plombée étalée sur le bas de ligne laisse plus de liberté à l’esche pour une présentation naturelle, j’ai souvent pensé que s’exonérer des plombs serait un gros avantage pour gagner en discrétion et en précision.
De là à utiliser des nymphes artificielles plus ou moins lestées en les substituant aux appâts naturels pour pêcher les eaux rapides, il n’y a eu qu’un pas à franchir, ce que j’ai expérimenté avec bonheur depuis quelques années.

 

 

Le lestage des nymphes


Les nymphes sont lestées avec des billes en tungstène ou en laiton ou bien par des enroulements de fils ou de fines lamelles de plomb, et parfois un mix des deux procédés.
Il est indispensable de disposer de plusieurs grammages afin de changer souvent de nymphe de manière à pouvoir s’adapter à la vitesse, la force et la profondeur des courants prospectés ; c’est un point très important.
Voici une énumération des équivalences avec les plombées étalées classiques qui donne quelques indications assez précises (indication du poids des nymphes suivi des plombées classiques en nombre et numéro) :
— 0,30 g : 7 + 8 + 8 + 8
— 0,33 g : 7 + 7 + 8 + 8
— 0,36 g : 6 + 7 +7 + 8
— 0,46 g : 6 + 6 +7 + 7 + 8
— 0,52 g : 5 + 6 + 6 + 7 + 7
— 0,625 g : 5 + 5 + 6 + 6 + 7 + 8
Ces 6 poids de nymphes suffisent pour affronter la plupart des situations en grande ou moyenne rivière. En petit cours d’eau et à l’étiage, on pourra parfois descendre jusqu’à 0,25 g, voire moins. Sur les grands débits on pourra monter jusqu’à un gramme, voire plus si nécessaire.

 

 

Le choix de la ou des nymphes


Dans les courants rapides et profonds, la nymphe doit très vite atteindre le fond pour être immédiatement opérante, sinon la dérive risque d’être terminée avant qu’elle n’ait pu parvenir à la bonne profondeur et tenter la moindre truite plaquée au fond.
Rappelons-nous que nous sommes sensés imiter des nymphes de trichoptères ou des larves d’éphémères ou de plécoptères qui vivent "collées" ou entre les interstices des cailloux.
Les véritables larves n’ont que 2 ou 3 cerques très courts, donc, gardons-nous de cerques longs sur nos imitations (les cerques, ou forceps, sont des appendices situés à l’extrémité de l’abdomen de l’insecte).
En cette période de printemps, on emploiera soit des nymphes imitatives assez trapues et lourdes — entre 0,60 g et 1 g — ou bien des nymphes minimalistes, épurées et lisses, au corps fuselé, baptisées perdigones. Ces dernières (faciles à monter) et qui traversent rapidement l’élément liquide sont aussi une bonne option.
Les moucheurs qui pêchent à la nymphe au fil — la naf — avec leur canne à mouche utilisent couramment ce type de nymphes.
Si le montage initial se fait avec une seule nymphe il est tout à fait possible d’utiliser deux nymphes de poids et de volumes différents et également de couleurs différentes afin de déceler qu’elle est la préférence des truites.
La plus lourde est montée en pointe tandis que la plus légère est fixée sur un courte potence d’environ 10 cm placée au dessus, à hauteur variable — de 20 à 40 cm —, selon la saison et le comportement des truites.
En général cette dernière est placée plus basse en eau froide et plus haute sur des eaux réchauffées.
Notons que si les eaux viennent à se teinter un peu, on peut palier cette situation en utilisant un ver artificiel monté directement sur un hameçon lesté d’une bille en tungstène.

 

 

L’action de pêche


Pour que la nymphe gagne rapidement le fond afin d’exploiter au mieux la dérive, le lancer se fait légèrement en amont, en anticipant sur la profondeur et la vitesse du courant qui peut parfois être très soutenu. Comme au toc, cette dérive de l’appât doit rester naturelle et s’accompagner en contrôlant la bannière en un "presque tendu" qui fait sans doute toute la difficulté de la technique.
Sur les secteurs un peu moins rapides, qui paraissent prometteurs, mais en l’absence de touches, il est tout à fait possible d’animer subrepticement la nymphe en lui imprimant d’infimes tirés-relâchés, susceptibles de décider une truite "timide" à réagir.
Au fur et à mesure on exploite ainsi toutes les veines d’eau supposées porteuses.

 

 

Les contraintes et les plaisirs de la technique


Une nymphe lourde n’a ni la consistance, ni le poids, ni la saveur d’un appât naturel, et toute la masse dérivante y est concentrée. La touche est souvent très fugace et parfois infime, la truite rejetant immédiatement cet appât suspect, du "toc au tac" ose-rais-je dire. Il faut donc en permanence rester hyper-concentré pour détecter la moindre touche et ferrer instantanément et surtout dans le bon "timing".
Il ne faut toutefois pas ferrer trop fort, avec un hameçon sans ardillon, c’est inutile voire néfaste, d’autant que sur un ferrage trop sec une nymphe lourde par sa force d’inertie a un comportement différent d’une plombée étalée. Sa réaction est égale-ment plus rapide et en cas de raté, elle peut sortir de l’eau à grande vitesse et revenir vers vous dangereusement.
Une fois bien maîtrisée (c’est aussi beaucoup une question de mental), cette technique permet de capturer avec une satisfaction incomparable, non seulement les truites, mais toutes les espèces rhéophiles, tels les barbeaux, les chevesnes, les vandoises rostrées (sièges) et même parfois des vairons ou des goujons.
Certes, c’est une technique assez difficile, mais ô combien valorisante, qui une fois acquise n’offre que du plaisir.
Bonne ouverture et bonne saison à tous !

 

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