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Aveyron. L'union sacrée pour le grand âge

Actualité. C'est peut-être une première en France : tous les acteurs du secteur de la gériatrie départementale, que ce soit le secteur public ou les associations à but non lucratif, en établissements ou à domicile, ont décidé de s'unir pour tirer le signal d'alarme sur la situation de l'accompagnement du grand âge. Et mener des actions communes.

Aveyron. L'union sacrée pour le grand âge
Les acteurs de l'accompagnement du grand âge s'unissent en Aveyron. - Fotolia

«La mesure d'une société se trouve dans la manière dont elle traite ses citoyens les plus faibles» : c'est ainsi que Gérard Descrozaille, président de l'Ehpad des Cazelles à Bozouls et administrateur du groupe Palaios, qui regroupe 4 maisons de retraite, résume l'importance de la politique d'accompagnement des anciens. Lundi 24 janvier dernier, tous les acteurs de la gériatrie départementale, c'est peut-être une première en France, se sont unis pour marteler ce message d'importance : la situation de la prise en charge des personnes âgées est alarmante.
Avec le groupe Palaios, ce sont les groupes Soléa (16 établissements) et Ensemble pour la Vie (11 établissements) qui représentent les Ehpad, qui sont au nombre d'environ 80 en Aveyron ; à leurs côtés, les associations à but non lucratif d'aide à domicile, ADMR, ASSAD, UDSMA, mais également les centres communaux d'action sociale (CCAS), les établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR), les ordres des médecins et des infirmiers, auxquels doivent s'ajouter les hôpitaux publics du département.

Bref, ce “Collectif au service des Personnes Âgées Fragilisées” rassemble tout les acteurs publics et privés à but non lucratif du monde sanitaire départemental, où les Ehpad comptent plus de 5.000 résidents, et le soin à domicile représente plus d'1,5 million d'heures d'interventions annuelles. Un secteur qui est certainement le plus gros employeur du département.

Manque de bras

Le but de ce collectif : alerter la population et les pouvoirs publics sur la situation alarmante du secteur. Comme l'explique Pierre Roux, directeur du groupement Palaios, «la crise du Covid n'a fait que mettre en lumière les difficultés que nous rencontrons au quotidien et sur lesquelles nous alertons l'État depuis des années». Des difficultés que l'on peut résumer de la manière suivante : manque de moyens et manque de personnel. «En structures ou à domicile, on manque de bras» répète Nelly Viguier, du groupe Soléa, «on ne pourra pas continuer comme ça, on va dans le mur»
Pourtant, tous, et les responsables des structures d'aide à domicile — Laure Pradeilles pour l'ADMR, Mélanie Caumes pour l'ASSAD ou Pierre Gigarel pour l'UDSMA —, le répètent : les nombreux métiers du grand âge sont riches, et les personnels font preuve d'une adaptabilité hors norme. Les deux années écoulées en sont une parfaite illustration.
Les ressources humaines, justement, sont l'une des failles du système : malgré les revalorisations salariales apportées suite au Ségur de la Santé pour l'hôpital, et suite à la refonte de l'avenant 43 de la convention collective de l'aide à domicile, «on est encore victime du dénigrement du secteur», explique Pierre Roux. Mais ces revalorisations sont insuffisantes, «alors que nous avons des métiers magnifiques, et des vocations».

Manque de moyens

Mais alors que «tout le monde est concerné», le manque de bras reste le maillon faible de la chaîne : les Ehpad, qui emploient en moyenne 6 salariés pour 10 résidents, devraient en employer au moins 8 pour un accompagnement optimum, c'est-à-dire facilement 1.000 de plus pour le département. De même, le secteur de l'aide à domicile pourrait donner du travail à au moins 200 personnes. Un problème de bras qui découle en partie du manque de moyens, le “Plan Solidarité Grand Âge” de 2006, consécutif à la canicule, n'ayant jamais été mis en œuvre.
Or, dans l'intervalle, la politique de l'État a toujours été de diminuer le nombre de lits à l'hôpital et de médicaliser les Ehpad, tout en encourageant le maintien à domicile sans que le financement soit mis en œuvre.

Aujourd'hui, le collectif souhaite alerter le public et les pouvoirs publics, afin de mobiliser pour le recrutement et obtenir plus de moyens. De leur côté, les professionnels s'engagent sur la voie d'une coopération plus poussée entre leurs différents secteurs, pour d'apporter plus de logique dans le traitement de la personne, et par là même de valoriser leurs métiers et leur filière : «Face au défi de l'accompagnement du grand âge, selon les choix, en établissement ou à domicile, nous voulons continuer à faire notre métier».

XP

À lire : Ma journée... avec Sophie, auxiliaire de vie à l'ADMR

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