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Crues du Lot. Prévention des inondations : les dangers du remède

Espalion. Dernièrement, le Bulletin d'Espalion exposait les préoccupations de la municipalité pour amoindrir les dégâts de probables nouvelles inondations lors des crues du Lot comme cela se produit régulièrement à l'automne ou au printemps. Ainsi une opération batardeaux est-elle en cours pour inciter les riverains proches de la rivière à acquérir ces barrières empêchant l'eau de la rivière de pénétrer à l'intérieur des maisons par les ouvertures (portails, portes ou fenêtres).

Crues du Lot. Prévention des inondations : les dangers du remède
Cette photo du Lot presque à sec date de 1975, le plan d’eau avait été vidé pour travaux en ouvrant en grand la vanne de l’ancien Moulin.

Dernièrement, le Bulletin d'Espalion exposait les préoccupations de la municipalité pour amoindrir les dégâts de probables nouvelles inondations lors des crues du Lot comme cela se produit régulièrement à l'automne ou au printemps. Ainsi une opération batardeaux (lire par ailleurs) est-elle en cours pour inciter les riverains proches de la rivière à acquérir ces barrières empêchant l'eau de la rivière de pénétrer à l'intérieur des maisons par les ouvertures (portails, portes ou fenêtres).

Mais d'autres projets sont à l'étude dans le cadre du Programme d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) mené par le syndicat du Bassin du Lot (ancienne Entente de la Vallée du Lot). S'ils aboutissaient, ces projets seraient mis en œuvre par le syndicat mixte Lot-Dourdou, dont Eric Picard est le nouveau président. Pour l'heure, les aménagements retenus sont les suivants : percement d'un canal1 à Recoules, réalisation d'une risberme2 à la Bouysse et “effacement” de la chaussée de l'ancien moulin ou arasement d'une vingtaine de centimètres. Des travaux dont le seul critère d'efficacité aurait pour but une accélération du débit du Lot en période de crue et un abaissement des niveaux d'eau.

Des suppositions utopiques

Des études ou des simulations qui ne garantissent nullement le résultat envisagé, n'est-ce pas jouer aux apprentis sorciers pour le devenir de la rivière. L'augmentation de la vitesse, et donc la force du courant, ne risque-t-elle pas d'accentuer les dégâts ? Il semble que les crues de 1994 et celles de 2003 aient été oubliées, notamment les ravages en amont d'Espalion, que ce soit les terrains de sport (tennis et stade du Foiral) ou la rive gauche et le camping, pour se souvenir qu'ils étaient dus à la force du courant. Augmenter la force de celui-ci dans la traversée de la ville ne mettrait-il pas en danger les fondations des ponts et surtout des maisons ? Rien de sûr et d'ailleurs ce n'est pas la chaussée qui a empêché ou ralenti l'écoulement de la rivière.
Dans la vallée de la Vésubie, arrière-pays niçois, c'est bien la force du courant des rivières qui a occasionné le plus de dégâts dans la récente catastrophe climatique, tant aux rives qu'aux réalisations humaines emportées par des flots en furie. Décider d'augmenter celui du Lot dans la traversée de la ville avec des améliorations hypothétiques pouvant mettre en danger les fondations des maisons, des ponts semble hasardeux. La seule vérité c'est qu'on n'arrête pas l'eau, surtout en lui donnant encore plus de vitesse.

Apprentis sorciers

Enfin, si ces travaux pharaoniques, notamment au niveau de la chaussée, peuvent à juste raison laisser dubitatif, surtout en cas de crues importantes, on peut craindre que l'estimation des coûts3 soit également dépassée. L'état actuel de la chaussée supporterait-il des travaux d'arasement comme envisagé, rien de moins sûr pour la solidité de celle-ci. Déjà son renforcement apparaît indispensable en cas de nouvelles crues comme en 2003, sous peine de la voir disparaître purement et simplement.
L'état actuel de la chaussée peut laisser craindre pour sa survie, les derniers travaux remontant à un quart de siècle : ils avaient été réalisés par l'entreprise Gabriel, sur commande de la municipalité Maurice Cayron, inquiète de l'état de la chaussée, et se substituant à l'absence d'intervention, pourtant obligatoire, des propriétaires.
Une disparition qui serait une catastrophe d'un autre genre pour la cité, avec un filet d'eau l'été sous les ponts et entre les rangées de maisons et un torrent encore plus furieux en période de phénomène cévenol. Le plan d'eau actuel contribue aux charmes de notre cité qui, sans lui, ne ressemblerait à rien. D'ailleurs, ne serait-il pas plus judicieux de surélever la chaussée d'une vingtaine de centimètres avec deux vraies vannes de chaque côté pour jouer sur le niveau du plan d'eau ?

  1. Canal ou chenal qui n’absorberait qu’un faible débit du courant avec 200m3/s alors qu’en 2003 on atteignait un débit de de plus de 1.200m3/s !
  2. De même pour une risberme (talus avec replat)
  3. On pourrait être loin des estimations de 2017, soit 2,2 millions d’euros, dont 440.000 à la charge de la commune. Et si des travaux de remise en état de la chaussée devaient être effectués, qui s’en chargerait, la commune, à notre connaissance, n’en étant pas propriétaire ?

À lire aussi : À Espalion, la chaussée du Moulin est menacée et Espalion au fil des crues du Lot

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