Vergers en fleurs, autochtones en bras de chemise et Anglo-saxons en décapotables. Une situation qui augure des lendemains compliqués pour ceux qui vivent des sports d’hiver ou, entre autres, pour les agriculteurs qui ne peuvent plus tenir le calendrier des travaux de saison.
Elle n’est, en revanche, pas pour déplaire à ceux qui abominent le froid et n’échangeraient pour rien au monde la douceur du moment contre les frimas d’antan. Je me souviens à ce titre de l’année 1986 quand, avec mon père, nous avons dû remiser les ciseaux de taille car la lame se brisait contre les sarments gelés.
La même année, sur l’Aubrac, mon oncle se résignait à rentrer les vaches pourtant réputées robustes car les vaisseaux du nez commençait à claquer : il faisait moins 30°. Et que dire de l’eau des poules qu’il fallait casser trois fois par jour car, sitôt le dos tourné, elle se remettait à geler.
Sans oublier, la même année, ces 2 mètres de poudreuse dans le petit village des Pyrénées où je gîte qui obligèrent mes beaux-parents à creuser une galerie dans la neige pour atteindre le clapier des lapins.
Et le bois qui risque de manquer, et la jauge qui baisse sur la cuve de fioul, et la bronchite dont la mémé ne peut se débarrasser.
Allez, pour les nostalgiques de la bouillote et du passe-montagne, il paraît que le froid attend son heure. À cause des pelures d’oignons et des boules de sorbiers.
Parce que l’hiver n’est pas toujours qu’un tourbillon de feuilles entre 2 saisons. Et qu’il faut bien le laisser passer.
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