Pêche & environnement. Ouverture : Changez-vous les idées, pêchez !

La pêche en première catégorie ouvrira ce samedi 12 mars et fermera dimanche 18 septembre au soir. L’ouverture de la pêche de la truite en première catégorie est toujours un petit événement dans les régions qui comme la nôtre ont la chance de posséder un réseau piscicole peuplé en salmonidés. En ce début du mois de mars, la fièvre de l’ouverture commence à gagner les esprits. Chacun tâche d’établir sa stratégie pour ne pas passer à côté de cette journée qui ne ressemble à aucune autre.

L’ouverture, ça se prépare

Après plusieurs mois d’inactivité halieutique, la préparation de cette première sortie de la saison compte largement autant que la maîtrise de la technique que l’on aura choisie d’employer.
Voici quelques conseils qui peuvent être utiles pour optimiser la réussite de cette jour-née pas tout à fait comme les autres.

Les conditions 
Selon le niveau des eaux, fortes ou basses, et leur état, claires ou teintées, les conditions de pêche peuvent être très variables. Il est donc important d’essayer de prévoir quelles seront les conditions le jour de l’ouverture pour choisir au mieux son parcours et la technique la mieux adaptée aux conditions du moment.
Pour ce faire, il est judicieux de suivre la météo des jours qui précèdent l’ouverture et ce, jusqu’au matin du jour J. Il est aussi très utile de consulter le site Vigicrue afin de noter les hauteurs et les débits des cours d’eau que nous prévoyons d’aller prospecter. En fonction de ces données nous allons pouvoir choisir un secteur qui nous semble le plus favorable possible.
Le choix du parcours
Quoi qu’il en soit, un repérage préalable sur le terrain s’avère profitable pour reconnaître le parcours où l’on a prévu d’opérer. En effet, durant l’hiver, les crues ou d’autres facteurs ont pu modifier sensiblement le profil du secteur où vous envisagiez de faire l’ouverture, dans ce cas, vous risquez d’être un peu surpris.
Il faut aussi penser à la surfréquentation du jour de l’ouverture et essayer de trouver un espace suffisant pour espérer pêcher tranquille, au moins durant un moment.
Il est bon d’anticiper en prévoyant des parcours de remplacement.
La préparation du matériel
Depuis la fin de l’été dernier vous avez peut-être rangé votre matériel sans y avoir porter plus d’attention...
N’attendez pas le dernier moment pour en faire un inventaire détaillé afin de vérifier qu’il ne vous manque rien. Pour les pêcheurs au toc : hameçons de la bonne taille adaptés aux appâts que l’on compte utiliser ; fils pour confectionner les bas de ligne, ou mieux, bas de ligne tout prêts — tant il est parfois difficile de les refaire au bord de l’eau à cause des doigts engourdis par le froid — ; plombs de toutes les grosseurs utiles, par exemple 4, 5, 6, 7, 8 ; repaires type «Rigoletto» ; micro-émerillons ; coupe-fil ; pince à plombs, etc.
Les moulinets sont-ils bien garnis ? Le fil qu’ils contiennent est-il encore en bon état ? A-t-il conservé toutes ses qualités de résistance ? Resté trop longtemps sur le moulinet, ne va-t-il pas vriller dès les premiers lancers et gâcher cette matinée prometteuse ?
Dans le doute, il ne faut pas hésiter à le changer en prêtant attention à garnir conve-nablement les bobines. On considère qu’un moulinet à tambour fixe est bien garni lorsque le fil est enroulé jusqu’à 1 mm de la lèvre de la bobine. Plus rempli, il y a un risque de foisonnement du nylon lors des lancers, et moins rempli, les lancers seront freinés et moins précis.
Si l’on utilise une épuisette qui possède un mécanisme de repliage, il faut vérifier qu’il fonctionne bien et que le filet ne présente pas un trou, souvenir d’un accrochage dans les ronces en fin de saison dernière.
N’oubliez pas les appâts, hé oui ! Ça arrive parfois.
Le ver est un excellent appât, quasi incontournable pour le début de saison.
Pour ceux qui ne peuvent disposer de vers, la teigne peut constituer une bonne alternative sous certaines conditions.
Si l’on recherche les truites sauvages, il est préférable de choisir les petites teignes conditionnées dans les alvéoles de carton ondulé. Elles sont plus petites que celles en vrac dans des copeaux ; et à mon avis, nettement plus performantes sur les truites autochtones, peu habituées à voir passer de gros vers blancs.
Les grosses teignes conviennent surtout pour les truites surdensitaires sur les par-cours de lâchers (poissons qui n’ont de truite que le nom).
Les larves d’éphémères qui vivent sous les cailloux sont nombreuses et surtout excel-lentes en début de saison, mais il n’est pas du tout agréable de les cueillir tant l’eau est froide, et elles ne se conservent que très peu de temps.
Si vous pêchez au vairon manié, pensez à vous procurer ceux-ci en seconde catégorie quelques jours à l’avance, de manière à les laisser un peu jeûner. Ainsi, ils tiendront mieux et plus longtemps sur la monture.
Les bonnes imitations en leurres souples fonctionnent bien également, surtout sur des poissons qui ont perdu un peu de leur méfiance durant la longue période de fermeture.

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«Le monde est à celui qui se lève tôt»

Est-il besoin de rappeler l’arrêté préfectoral : «La pêche ne peut s’exercer plus d’une demi-heure avant le lever du soleil, ni plus d’une demi-heure après son coucher».
Mais, si on fait partie des lève-tôt, rien n’empêche d’arriver sur place un peu en avance, ne serait-ce que pour garder la place en attendant l’heure légale, de façon à pouvoir peut-être pêcher seul tranquillement durant quelque temps.
Si les truites ne sortent qu’à ce moment-là de la journée, ce qui arrive parfois, cela peut être la solution pour tirer son épingle du jeu, même si leur période d’activité est de courte durée.
La tactique
En ce début de saison, l’eau est froide et les poissons ne manifestent pas une activité débordante, les quelques truites qui consentent à sortir sont le plus souvent plaquées au fond et n’accepteront de prendre un appât que s’il lui arrive presque directement dans la gueule.
Cela sous-entend qu’il faut persévérer ; mais pas trop pour ne pas faire fuir les éventuelles mordeuses, mais assez pour trouver le bon passage sur les quelques postes occupés, susceptibles de vous rapporter une touche puis une autre. C’est ainsi que peut se faire une pêche honorable dans les conditions souvent difficiles de l’ouverture.
La polyvalence
Plus que jamais, en ce jour particulier, il peut s’avérer nécessaire de jouer sur la polyvalence technique.
En effet, si les truites ne mordent pas au toc le matin, peut-être y aura-t-il une éclosion d’éphémères en début d’après-midi, laquelle pourra déclencher l’activité de quelques poissons en surface.
Aussi, même si cette activité est de courte durée, avoir une canne à mouche dans la voiture pourra être fort utile, ne serait ce que pour retrouver les bons gestes techniques pour les jours qui vont suivre.
Il y a tout de même une circonstance favorable ce jour-là, c’est que les truites qui n’ont pas été dérangées depuis six mois par les pêcheurs, au moins pour quelques moments, n’ont pas encore retrouvé leur instinctive défiance. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, cela ne va pas durer. Dès le lendemain, pour elles, les choses auront déjà évolué dans ce sens, et tout au long de la saison, il faudra sortir le «grand jeu».
Mais, n’est-ce pas là tout le plaisir de la pêche de la vraie truite sauvage.
Bonne ouverture à tous !

Jack Tarragnat

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