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À travers les richesses du Musée Joseph Vaylet. La chemise fendue et le samouraï, d'Espalion à Osaka

Espalion. Joseph Vaylet (1894-1982), avec son grand feutre noir et sa belle lavallière, greffier auprès du tribunal de commerce de Saint-Geniez puis d'Espalion, poète, écrivain en français ou langue d'oc, disciple de Frédéric Mistral, majoral du Félibrige, fut également un étonnant collectionneur d'objets de la vie de nos aïeux et de nos traditions. Inlassablement, il a accumulé des dizaines de trouvailles, parfois même de traditions étrangères (1).

À travers les richesses du Musée Joseph Vaylet. La chemise fendue et le samouraï, d'Espalion à Osaka

À travers les richesses du Musée Joseph Vaylet

Aujourd'hui, elles sont rassemblées dans un musée qui, après avoir porté son nom dans l'ancienne église Saint Jean de la cité espalionnaise, se retrouvent dans le musée du Rouergue “Mœurs et Coutumes”, installé dans les anciennes prisons de la ville.

Des objets de tous les jours mais surtout des objets qui ont disparu et souvent originaux comme cette paire de chaussures extravagantes et qui fit le bonheur de l'émission télévisée animée par Guy Lux “Le schmilblick”. Longtemps, l'usage de ces chaussures garda la vedette et tint les téléspectateurs en haleine avant d'apprendre qu'elles servaient à extirper les châtaignes hors de leur bogue.

Un autre de ces objets, ou plutôt vêtement, est cette chemise de nuit dont Joseph Vaylet écrivit un opuscule plein d'humour (“La chemise conjugale” disponible au musée Vaylet). Une chemise de nuit portant une fente s'ouvrant sur la partie du corps féminin que Gustave Courbet peignit et titra “L'origine du Monde”. Une fente surmontée d'une inscription “Dieu le veut” qui suggérait que les dames faisaient “la chose” seulement par obligation divine(2). Ce dont chacun pourrait douter fortement !

L'histoire de cette chemise, que l'on peut toujours voir au musée, nous a remémoré une anecdote dont votre serviteur avait fait l'écho dans la presse... il y a la bagatelle de 40 ans. Exactement, c'était en juin 1983, mais Joseph Vaylet s'était, hélas, éteint en décembre 1982. Ci-dessous, l'article qui avait paru cette année-là, sous le titre “Un japonais au musée Vaylet”.

LA CHEMISE TROUÉE

M. Tadao Umesao, fondateur-directeur du National Museum of Ethnology d'Osaka (Japon), s'est arrêté samedi après-midi au musée Joseph Vaylet, à Espalion, où il a été notamment reçu par Lucien Cabrolié, président de l'association des Amis du musée, René Couderc et Maurice Cayron, maire.

En visite en France pour enrichir les collections du musée de l'Homme d'Osaka, M. Umesao, qui était le matin à Conques, effectuait cette halte avant de se rendre, le dimanche, dans le Cantal. Il était accompagné par M. Sieffert, professeur de japonais à l'école des langues orientales de Paris et Mme Sieffert, éditeur des publications orientalistes de France.

Une visite qui s'explique par les relations qu'ont nouées dans les dernières années le musée d'Osaka et le musée Vaylet.

OUI OU NON

Autrefois, nos grands-mères ou arrière-grands-mères portaient une chemise de nuit trouée avec la mention se passant de tout commentaire : “Dieu le veut”. Il y a quelques années, le musée d'Osaka ayant appris l'existence d'un tel vêtement en France et désirant une photo pour illustrer un de ses ouvrages (que l'on peut voir au musée Vaylet) (3), écrivait au ministère de la Culture en France. Celui-ci l'adressait aux Arts et Traditions populaires qui l'informait qu'un seul exemplaire était connu, celui que possède le musée Joseph Vaylet.

Le musée d'Osaka écrivit donc à Espalion. Joseph Vaylet envoya une photo de la fameuse chemise trouée et, par le même courrier, demanda si on ne pourrait lui faire parvenir un masque pour remplacer celui qu'on avait dérobé au costume de samouraï que possède le musée Vaylet.

Aujourd'hui, la brochure du musée d'Osaka, remarquable travail sur la vie et les coutumes de l'homme à travers les âges, présente une photo de la chemise trouée, tandis que le musée Vaylet expose à nouveau un costume de samouraï parfaitement reconstitué.

M. Umesao et ses amis Mme et M. Sieffert qui, à midi, avaient déjà goûté à la cuisine aveyronnaise à Roquelaure (4), apprécièrent la fouace et le rosé de notre région, offerts par l'association des Amis du musée Vaylet.

Lors de cette visite, M. Umesao a emporté un souvenir, l'étiquette de la bouteille de rosé (du Fel)... M. le Conservateur, amateur de vins français, est collectionneur.

CG

1. En 2022, le Musée du Rouergue (anciennes prisons de la cité) a organisé une exposition autour du Samouraï et des objets d'origine étrangère du musée Vaylet. En 2023, la nouvelle exposition sera à nouveau axée sur la même thématique.

2. lncitation qui paraîtrait bien dépassée aujourd'hui !

3. Sur notre cliché, René Couderc feuillette la brochure du musée d'Osaka où l'on trouve la photo de cette fameuse chemise.

4. A cette époque et durant encore plusieurs années, au pied du château de Roquelaure, existait un restaurant très prisé tant pour ses menus que pour sa grande salle dont les baies vitrées permettaient de plonger le regard sur la vallée du Lot, Saint-Côme et même Espalion.

Horaires du musée Joseph Vaylet :

Du 1er avril au 31 mai : du mercredi au vendredi de 14h à 18h (le amrdi de 14h à 18h pendant les vacances de Pâques)

Du 1er au 30 juin : du mardi au vendredi de 14h à 18h

Juillet et août : du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, le dimanche de 14h à 18h

Du 1er septembre au 4 novembre : du mardi au vendredi de 14h à 18h 

Galerie photos

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