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Santé. Méningite : en finir avec des décès potentiellement évitables

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Santé. Méningite : en finir avec des décès potentiellement évitables
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Santé

Qu’est-ce qu’une méningite à méningocoque ?

La méningite à méningocoque résulte d’une infection des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la mœlle épinière. Sans traitement, elle peut être à l’origine d’une infection généralisée. Laquelle s’avère gravissime, avec une mortalité qui concerne 10% des cas. Par ailleurs jusqu’à 20% des personnes touchées souffrent ensuite de séquelles telles que des amputations et des lésions neurologiques.

Selon le Dr Emilie Pauquet, néonatologue spécialisée en infectiologie pédiatrique au CHU de Bordeaux, «le méningocoque est une bactérie qui est exclusivement retrouvée chez l’Homme et qui se développe au niveau de la gorge. Certains vont la porter sans faire d’infection, d’autres en revanche vont développer la maladie sous la forme d’une méningite, une affection particulièrement contagieuse qui se transmet par des gouttelettes à la suite d’un contact étroit».

Quels en sont les signes ?

«Le problème avec ce type d’infection, c’est qu’au début elle se manifeste par des signes cliniques peu spécifiques. A l’image de la fièvre, des maux de tête. On ne pense pas forcément à une méningite face à ces signes. Et quand les éruptions cutanées apparaissent et s’étendent en purpura fulminans, nous sommes déjà dans l’urgence, avec un pronostic vital engagé. Cela peut être très grave avec un décès sur quatre.» Il existe plusieurs sérogroupes de méningite à méningocoque.

«Ces infections se traduisent par de la fièvre, des maux de tête, des vomissements. Des symptômes assez communs, ce qui rend le diagnostic difficile dans les premières heures. Or un diagnostic le plus précoce possible est indispensable parce que le pronostic vital est en jeu.» «En France, les sérogroupes les plus fréquents sont le B et le C (maintenant en nette diminution grâce à la vaccination rendue obligatoire contre ce sérogroupe) et depuis quelques mois il y a une augmentation du nombre de cas de méningite de sérogroupe W et Y.»

Une reprise épidémique inquiétante

La fin de l’année 2022 a été marquée par une hausse de l’incidence des méningites à méningocoques. «Avec 84 cas déclarés en décembre 2022, l’incidence se situe à un niveau élevé», explique Santé publique France. «Sur l’ensemble de l’année 2022, les infections étaient en grande majorité liées aux sérogroupes B (53% des cas), Y (23% des cas) et W (19% des cas) tandis que le sérogroupe C était très minoritaire (3% des cas).» A noter que la maladie touche dans la majorité des cas des nourrissons et de jeunes adultes en bonne santé.

Pour notre spécialiste ce rebond épidémique s’explique «notamment par l’abandon des gestes barrières. Nous avions observé une diminution très importante du nombre de cas pendant la période Covid. Là comme pour la grippe ou la bronchiolite, nous devons faire face à la résurgence des virus et bactéries. Et nous constatons par ailleurs l’émergence de sérogroupes qui sévissaient peu en France, le W et le Y».

Quelle prévention ?

La prévention des méningites repose en grande partie sur la vaccination. «Depuis 2018, la vaccination contre le sérogroupe C est obligatoire ce qui a permis d’augmenter considérablement la couverture vaccinale. Autre point, depuis avril 2022 la vaccination contre la méningite B est recommandée dans le calendrier vaccinal ouvrant notamment le droit au remboursement. Enfin pour couvrir les sérogroupes émergents en France, il est à noter qu’il existe des vaccinations visant les sérogroupes A, C, W et Y.» Pour autant ces vaccinations ne sont pas encore recommandées à ce jour en France.  «Nous espérons que les autorités vont se saisir de ce sujet. Certains groupes d’experts comme Infovac pour leur part les recommandent», explique le Dr Emilie Pauquet.

La méningite, une maladie soudaine et brutale

Annie Hamel milite depuis 2015 à l’Association Petit Ange ensemble contre la méningite. Son fils Aurélien, étudiant à Lille, est décédé d’une méningite à méningocoque C, sans aucun signe précurseur. «Cela a été extrêmement soudain et brutal pour notre famille. Nous ne savions même pas qu’il existait un vaccin car il n’y avait aucune information à ce sujet. Notre médecin non plus n’était pas informé.»

Depuis Annie s’est investie auprès des autorités pour l’obligation vaccinale de 2018, concernant la méningite de type C. Avec l’Association Petit Ange ensemble contre la méningite, elle se mobilise justement pour mieux informer les familles, mais aussi les soutenir dans la douleur. «Aujourd’hui nous demandons davantage de communication autour de la prévention vaccinale pour que le grand public soit mieux informé. C’est un des seuls moyens de prévenir cette maladie totalement imprévisible. Nous travaillons notamment pour une évolution du calendrier vaccinal afin d’offrir une protection qui permet de prévenir les sérogroupes de types A, C, W et Y.»

Pour davantage d’informations : https://www.associationpetitange.com/

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