Les agriculteurs vent debout
La place d’Armes avait été prise d’assaut en fin de matinée par une centaine de tracteurs de tous horizons. La veille au soir, c'étaient la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) qui étaient aux quatre coins de l’Aveyron, avec un peu partout, et notamment à Espalion ou à Bozouls, des feux de détresse «pour faire la lumière sur l’absurdité de l’accord UE/Mercosur».
«La détresse s’est accentuée»
D’autres mouvements étaient donc à prévoir, à Rodez même cette fois, menés par la Coordination rurale de l’Aveyron (CR12), syndicat agricole à l’origine de plusieurs actions coups de poing sur notre territoire, il y a près d’un an.
Sur leurs réseaux, les responsables de la CR12 avaient appelé au rendez-vous à grand renfort de tracteurs, tracteurs bennes et télescopiques, pour un point de ralliement à Cassagnes-Bégonhès dès 9 heures. Le cortège a ensuite traversé le Pont-de-Grandfuel, le rond-pond de La Rouquette à Onet, La Roque, La Primaube, puis le carrefour giratoire de Bourran, avant de stationner sur la place d’Armes (où les manifestants ont marqué une pause le temps du déjeuner) et enfin de gagner la préfecture en tout début d’après-midi, pour une opération particulièrement spectaculaire de déversement de pneus et de paille.
Vers un blocus du Sud-Ouest
Après avoir alerté «maintes fois sur l’insuffisance des mesures mises en place», après avoir prévenu que «la colère sera encore plus grande tant la détresse s’est accentuée», la Coordination rurale de l’Aveyron a alors averti : «Sans décision immédiate de l’État, dès mercredi 20 novembre, les agricultures bloqueront le fret alimentaire, d’abord dans le Sud-Ouest de la France.»
Opposé comme les autres syndicats agricoles à la signature de l’accord commercial de libre-échange sud-américain, ce syndicat entend lui aussi poursuivre – et même durcir – ce mouvement agricole, «pour une durée indéterminée sur des points stratégiques».
«Nous n’avons pas été entendus au printemps dernier, nous ne repartirons pas dans nos fermes sans avoir la garantie de vivre décemment de notre travail», ont prévenu les responsables de la CR12.
Tous les manifestants de la Coordination rurale de l’Aveyron ont passé la nuit de mardi à mercredi sur la place d’Armes, après avoir copieusement déversé, mardi sur le coup de 14h30, par-dessus les grilles de la préfecture, au sein même de la cour Jean-Moulin, immondices en tous genres et autres déchets de la ferme.
Et ce, dans la perspective d’opérations rapprochées toujours plus musclées, en particulier dans la capitale de l’Occitanie, à Toulouse.
Daniel ESCOULEN
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