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Pêche & environnement. La pêche du barbeau à la ligne flottante

Pêche.

Pêche & environnement. La pêche du barbeau à la ligne flottante
Le barbeau dans son élément
Sauf cas particuliers, en juillet et août, sur les grandes rivières, les eaux se sont réchauffées, calmant l’ardeur des truites qui ne sont plus guère actives. Qu’à cela ne tienne, une autre pêche très distrayante est tout à fait de circonstance, et ce jusqu’à fin septembre, voire octobre : Il s’agit de la pêche du barbeau qui mord en général très bien durant cette période.
Le barbeau est le poisson spécifique de la zone mixte appelée d’ailleurs “zone à barbeaux” dans la zonation de Huet. Il peut même cohabiter avec la truite dans la partie amont des cours d’eau. Il affectionne les fosses traversées par des grands courants parsemés de gros galets et de blocs, parmi lesquels il recherche activement sa nourriture.

Identification


Le barbeau, Barbus barbus, appartient à la famille des cyprinidés. C’est un poisson qui mesure en moyenne de 30 à 50 cm, mais les individus dépassant 60 cm ne sont pas rares. Il est de couleur brun verdâtre, plus sombre sur le dos. les flancs sont la plupart du temps dorés. Le ventre est blanc crème, parfois jaunâtre. Sa silhouette à la fois fusiforme et massive donne une impression de puissance.
La tête est de forme tronconique allongée, dans le parfait prolongement du corps.
La bouche est dirigée vers le bas (elle est dite infère), elle porte quatre barbillons, deux placés à l’extrémité de la lèvre supérieure, les deux autres aux commissures des lèvres, lesquelles sont très charnues et cartilagineuses.
Les écailles sont de taille moyenne et solidement insérées.
Les nageoires de couleur orangées brunes sont très développées,on remarque particulièrement les pectorales bien écartées, semblables à des ailerons. La dorsale est implantée à l’aplomb des pelviennes. Portée par un fort pédoncule, la nageoire caudale est large et bien échancrée.

Comportement 


Ce poisson puissant n’hésite pas à affronter les courants forts. Il y recherche activement et de façon très opportuniste sa nourriture en fouillant les moindres recoins du substrat à l’aide de son museau proéminent, pour en décoller les larves, mollusques et éventuellement les œufs d’autres poissons.
Il est grégaire et se rassemble parfois en bancs importants. Le pêcheur un peu expérimenté repère assez facilement les barbeaux du fait qu’en se retournant fréquemment, ils exposent leurs flancs à la lumière et jettent des reflets qui révèlent leur présence et fournissent un indice sur leur degré d’activité du moment.

Reproduction 


Le frai a lieu au printemps, généralement à cheval sur mai et juin suivant la température de l’eau. Cette activité est facilement repérable, elle se déroule sur des fonds de galets.
On peut en effet voir dans très peu d’eau, nageoires dorsales crevant parfois la surface, une grosse femelle accompagnée dans tous ses déplacements par une troupe fébrile de mâles généralement plus petits qu’elle.
Chaque femelle pond quelques 5.000 œufs qui adhèrent au substrat (à noter qu’il faut éviter de consommer les œufs de barbeau qui peuvent provoquer une forte intoxication).

Les bons coins à barbeaux dans le département de l’Aveyron 


Bien qu’en régression depuis l’avènement des cormorans, cette espèce est encore bien représentée dans nos grandes rivières aveyronnaises. Les trois principaux bassins, Aveyron, Lot et Tarn sont relativement bien peuplés. 
Les densités les plus fortes, avec quelques gros spécimens, s’observent sur le Lot, à partir de Saint-Geniez d’Olt mais aussi sur la zone intermédiaire jusqu’à Entraygues, puis sur tout le cours aval de la rivière à partir du confluent avec la Truyère.
Le Tarn en deuxième catégorie à l’aval de Millau en héberge également quelques bancs, mais semble-t-il en moindre proportion que sur le Lot.
On peut également observer une population plus dispersée en amont sur la première catégorie avec quelques gros sujets, et ce jusqu’en Lozère.
Sur la Dourbie, on remarque sa présence en moindre densité sur une quinzaine de kilomètres jusqu’à la chaussée du moulin de Corp, qui constitue un obstacle  bloquant l’accès de ce poisson vers l’amont.
Il est aussi présent sur la partie basse des plus gros affluents du Tarn, la Sorgues et le Dourdou de Camarès.

La pêche à la ligne flottante


Le barbeau peut se pêcher de diverses manières, mais à mon avis, la plus fine et la plus distrayante, pour les émotions qu’elle procure, est sans aucun doute la pêche au flotteur à la longue coulée. La défense opiniâtre qu’il oppose au bout d’une ligne relativement ténue, rend sa pêche passionnante.

La technique et la stratégie


Pour optimiser les chances de réussite, il est nécessaire d’effectuer un repérage préalable des zones les plus occupées par l’espèce, ce peut être des fosses ou des courants profonds assez soutenus. Pour ce faire, il est utile d’utiliser des lunettes polarisantes.
En juillet, août et septembre, le barbeau est plutôt actif au petit matin ou le soir de 19 h à 21 h une fois le calme revenu sur la rivière et la lumière atténuée.

Le matériel


- Canne anglaise puissante, ou mieux, canne à bombette de 4,30 m à 4,50 m de longueur.
- Moulinet à tambour fixe, de préférence capoté, ou à gâchette, à bobine de large diamètre, garnie d’un Nylon 16 à 18/100 e de couleur fluo de préférence,la visualisation du fluo facilite le suivi de la coulée.
- Flotteur de portance 2 g à 5 g, à quille métallique ou lestée et à antenne très visible, ou mieux, à antenne creuse.
- Bas de ligne en 14/100 e d’excellente qualité.
- Hameçon n° 15 ou 16, robuste, spécial gros poissons.
- Plombée principale étalée à partir de 50 cm au dessus de l’hameçon et plomb de touche n° 6 entre 10 et 25 cm de l’hameçon, suivant le comportement des poissons.

Les appâts


L’idéal sont les porte-bois ou les larves d’éphémères cueillies au tamis la veille ou mieux, juste avant la pêche. En cours de pêche, on les conservera vivantes dans une boite en bois portée à la ceinture avec un linge très légèrement humide placé sur le fond.

L’action de pêche


C’est une pêche dite “à retenir”.
Placez-vous à l’amont de la coulée fréquentée par le banc de barbeaux, réglez votre flotteur de manière à ce que l’esche puisse traîner légèrement sur le fond. Lancez en tête de coulée et laissez partir votre ligne au courant. À intervalles plus ou moins réguliers, retenez légèrement la ligne pour que l’appât décolle du fond et relâchez aussitôt (les moulinets à gâchette, préconisés, facilitent beaucoup cette manœuvre).
C’est cette succession de relâchés qui rend la ligne opérante. En effet les barbeaux pour se nourrir bousculent les galets avec leur museau pour en décoller les larves puis se retournent pour les happer. C’est le comportement de ces larves emportées par le courant qu’il faut tenter d’imiter. Lorsque le flotteur s’enfonce franchement sur une touche, ferrez en relevant la canne d’un geste ample mais sans brutalité.
Le barbeau aux lèvres charnues se décroche rarement et sur un 14/100 e, un poisson de 3 ou 4 livres, voire plus, vous offrira un combat acharné et incertain.

Le combat et l’épuisetage


Le barbeau combat jusqu’au bout des ses forces et ne se rend pas rapidement d’autant plus qu’il est de belle taille. Il ne faut pas hâter les choses pour le mettre à l’épuisette, car avant de se rendre, il va effectuer plusieurs départs, jusqu’à raccourcir à chaque fois la distance des rushs. Comme pour tous les  gros poissons, il faut essayer de lui faire respirer de l’air en lui sortant légèrement la bouche de l’eau ce qui atténue son ardeur. C’est seulement une fois que le poisson “blanchit” qu’il est temps de le mettre délicatement à l’épuisette en l’y faisant impérativement entrer la tête la première.
Je vous souhaite de belles prises de ce beau poisson.

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